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Chandos
L’une des merveilles de la musique anglaise des dernières années a été l’avènement, en milieu de carrière, de Roderick Williams en tant qu’un des barytons de lieder les plus plaisants à entendre de notre époque. Williams, 54 ans, a chanté Billy Budd et Don Giovanni, entre autres rôles d’opéra. Il est aussi compositeur. Mais c’est avec les lieder qu’il a trouvé sa véritable vocation. Et son chant sur le cycle de l’amour de Schubert capte toutes les couleurs d’un paysage bucolique et la grisaille d’un désir inaccessible.
Ce que j’aime particulièrement, c’est que, contrairement à Fischer-Dieskau par exemple, il ne durcit pas la voix et n’élève pas le ton pour exprimer sa colère ou sa frustration. Chaque nuance d’émotion est délicatement rendue, au-dessus du ruisseau murmurant et du ciel sombre de l’accompagnement intuitif d’Iain Burnside. À travers tout le cycle, il n’y a à peu près aucune décision interprétative que je remette en question. Il suffit d’écouter le quatrième lied pour relever (grâce au ruisseau) ce qui est peut-être l’interprétation de Schubert au chant et au piano la plus parfaite de l’heure.
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Traduction : Andréanne Venne
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