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Erato5
Avec le déclin de deux quatuors à cordes emblématiques − l’Allemand Artemis, en déroute, et l’Américain Emersons, à la retraite − le Quatuor Ébène de France est probablement en tête de liste des meilleurs au monde à l’heure actuelle. Quatre musiciens variables qui jouent debout et repoussent sans cesse les limites, leurs sorties d’albums étant toujours un événement et souvent une surprise.
Ce nouvel enregistrement associe deux chefs-d’œuvre à thématique nocturne : Ainsi la Nuit d’Henri Dutilleux et Verklärte Nacht d’Arnold Schoenberg. Dutilleux suit les traces de Bartók avec des choses qui grincent dans la nuit. Schoenberg écoute les amants illicites dans les bois. Les deux œuvres suscitent la peur et l’appréhension. Les deux finissent par apaiser la peur avec une bouffée de pure beauté. Je ne pense pas avoir jamais entendu une plus belle version d’Ainsi la nuit, et il y en a eu un tas. Dutilleux, qui n’est pas un compositeur de salon, exige du temps et de la concentration de l’auditeur, récompensant l’investissement avec une gamme de sons apparemment impossibles.
Dans le Schoenberg, Ébène, rejoint par l’altiste Antoine Tamestit et le violoncelliste Nicolas Altstaedt, conçoit une sonorité wagnérienne dans laquelle l’amour et la mort sont inextricables et le résultat importe moins que les moyens pour y parvenir.
Alors, comment peut-on lier deux pièces de caractère si fort et différent ? Le violoncelliste Raphaël Merlin offre une solution avec d’originaux arrangements pour quatuor de quatre classiques américains du crépuscule − Moon River, Night and Day, Stella by Starlight et Round Midnight. C’est un divertissement éblouissant. À garder sur sa table de chevet.
NL
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