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Performance3
Comme pour montrer que le diable fait ce qu’il y a de mieux, les musiciens athées composent sans contredit la meilleure musique religieuse. Verdi, Elgar, Saint-Saëns, Janáček, Ravel, Vaughan Williams, Britten… la liste des incroyants qui ont écrit de grandes œuvres sacrées s’étend jusqu’aux limites de nos connaissances. Et bien que nous ne sachions pas grand-chose des croyances de Rossini, il n’est pas fou de supposer qu’un homme aussi hédoniste n’était pas le plus dévot des compositeurs.
Sa Petite messe solennelle, écrite en 1863 alors que le compositeur était en mauvaise santé et pleurait la mort d’un ami, présente toutes les caractéristiques de Rossini : des airs mélodieux, des arias soutenues et peu d’inclination pour le solennel. Cette messe est ce qui peut se faire de plus amusant en termes de musique d’église, au point qu’il semble presque sacrilège de la jouer pour Pâques – en particulier le dansant Domine Deus.
Gustavo Gimeno dirige d’une main de maître cette prestation à Luxembourg avec l’orchestre local, la Singakademie de Vienne et trois solistes italiens (sur quatre). Gimeno, le prochain chef de l’Orchestre symphonique de Toronto, mène la messe d’un pas régulier. Parmi les solistes, Sara Mingardo et Luca Pisaroni occupent le premier plan et les Viennois sont, quant à eux, bien campés dans leur zone de confort. L’orchestre, qui est juste correct, n’est pas avantagé par l’image sonore décalée.
Somme toute, il s’agit là d’une interprétation agréable d’une œuvre rarement et variablement enregistrée. En cherchant sur mes étagères, je trouve un disque de Chailly qui sonne bien. On n’est pas loin.
Traduction : Andréanne Venne
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