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Coptic Light (Capriccio)2
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For John Cage (Diatribe Records)3
Vous avez probablement croisé Morton Feldman si vous avez fréquenté Greenwich Village assez longtemps au début des années 1970. C’était un de ces types avec une idée en tête qui allait sauver le monde si on voulait bien lui laisser le temps de s’expliquer – une heure, une journée ou le reste de notre vie, par exemple. On pourrait croire que jamais de mémoire d’homme le temps ne s’est écoulé plus lentement que dans le Village des années 1970, jusqu’à ce qu’on entende les compositions de Feldman : l’écoulement du temps perd tout son sens.
Il a fallu une éternité à Feldman pour aboutir. Il était dans la quarantaine et travaillait dans l’entreprise familiale de tissus quand il a finalement commencé à noter des rythmes sur ses partitions. Cela lui donna la structure pour composer un deuxième quatuor à cordes avec orchestre, d’une durée de six heures, entre autres largesses. En cette ère de COVID-19, où je fais chaque semaine une incursion du côté des compositeurs modernes qu’on entend moins, accordons une longue écoute à ce que Feldman nous propose.
Coptic Light (Capriccio)
Le 2e quatuor à cordes (1973) n’est pas aussi intimidant qu’il y paraît, et il est souvent plutôt apaisant. Si vous êtes susceptible de rester longtemps en état de confinement, vous commencerez peut-être à le chantonner sous la douche. Le Quatuor Arditi, qui pourrait faire passer du papier peint floqué pour quelque chose d’intéressant, a donné un concert épique à Vienne il y a dix ans, dont une partie est maintenant disponible sur Capriccio. En fait, j’adore.
Bien plus que la pièce orchestrale qui l’accompagne, Coptic Light (1986), écrite peu de temps avant la mort prématurée de Feldman et qui semble dériver avec lassitude vers une éternité inexplorée. D’après moi, les souris dans ma cuisine seront terriblement agacées. À suivre.
For John Cage (Diatribe Records)
For John Cage, joué par le violoniste irlandais Darragh Morgan et le pianiste John Tilbury, s’acquitte de ce qui est annoncé sur la pochette. On prend un fragment de Cage − qui a été le voisin du dessous de Feldman – et on le tiraille jusqu’à ce que la métamorphose opère et qu’on soit transporté à une époque pré-COVID où tout est encore possible. Tout est dit. Écoutez.
NL
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Traduction par Andréanne Venne
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