This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)
-
Bis4
Puisqu’il est peu probable que nous entendions dans les prochaines années une autre interprétation en salle de la massive Sinfonia de Berio − son collage hommage à la deuxième symphonie de Mahler − nous devrons nous contenter des œuvres qui ont suivi. Coro est un dérivé de Cries of London, écrit pour les King’s Singers en 1973-1974. Il s’agit d’un montage de chansons de rues, de madrigaux, de vers de Pablo Neruda et de bribes de langage familier, construit sur une imposante base orchestrale − 84 instruments − de modernisme ascétique pur.
Cette œuvre, souvent d’une beauté indescriptible, défie merveilleusement toutes nos idées préconçues sur la musique. C’est du Berio au sommet de son art, avant qu’il perde sa touche magique et se mette à pasticher Schubert. L’œuvre est également ouvertement politique, avec des références au chaos en Italie et à la révolution au Chili.
Cries of London est le genre de chose qu’on pouvait rencontrer au Edinburgh Fringe dans les années 1980 : une bande de chanteurs qui batifolent avec des fragments de mots et des phrases musicales. Entre des mains moins habiles, cela aurait pu sombrer dans le néant. Avec le concept élaboré par Berio, le tout devient envoûtant. Grete Pedersen dirige le Chœur des solistes norvégiens et l’Orchestre de la radio de Norvège avec une précision sans prétention et un flair magnifique. Certaines des dissonances de la fin pourraient assoupir n’importe qui.
NL
Inscrivez-vous aux actualités du blogue : www.slippedisc.com
Traduction par Andréanne Venne
This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)