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BIS2
Si vous avez besoin d’une preuve que le mieux est l’ennemi du bien, écoutez le nouvel album de la pianiste Clare Hammond, qui reprend les quasi-concertos de trois compositeurs britanniques parmi les plus acclamés.
William Walton s’est fait connaître en 1923 avec Façade, mêlant poésie et musique de chambre, et a mené une longue carrière aux succès mitigés. Ses concertos pour alto et violon étaient exceptionnels, tout comme sa première symphonie. Sa musique pour Henry V de Laurence Olivier est épique, mais le reste de sa production l’est moins.
La Sinfonia Concertante, pour piano et orchestre, a été saluée en 1929 comme « indéniablement originale » par l’auguste critique wagnérien Ernest Newman. Elle comporte un thème impertinent qui n’aurait pas détonné dans My Fair Lady, mais l’œuvre tourne en rond pendant 20 minutes. Hammond joue de manière héroïque et le BBC Symphony fait son devoir, mais il y a des limites à la résurrection lorsque le corps d’une œuvre est réticent à coopérer.
L’interprétation de Hammond de Diversions for piano (left hand) and orchestra, composées en 1940 par un Britten vingtenaire, nous convainc que ce dernier sait exactement ce qu’il a à dire et comment il entend l’exprimer. Écrite pour Paul Wittgenstein, qui n’avait qu’un bras, l’œuvre fut un échec lors de sa création et demeura longtemps négligée. En la réécoutant après plusieurs années, je me dis qu’on ne changerait pas une seule note, tant Britten est sûr de son talent. À côté de lui, les autres prennent des tons sépia.
Traduction : A. Venne
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