L’Hebdo Lebrecht | Shostakovich symphonies 2, 3, 12, 13 (DG)

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Je n’ai pas souvenir d’une saison avant les Fêtes qui ait commencé de manière aussi léthargique, sans grand succès à l’affiche. DG et Sony sont en tête avec des pianistes solistes cultissimes ; Warner somnole. Jonas Kaufmann chante le cinéma d’une voix morne. Aucune grosse sortie qui stimule sainement l’économie.

Je me suis tourné vers la suite du cycle de Chostakovitch par l’orchestre bostonien, dont j’ai déjà fait la critique avec un certain enthousiasme. Le chef Andris Nelsons est un Letton qui a grandi dans un pays post-soviétique encore assombri par les fantômes de Chostakovitch. L’Orchestre symphonique de Boston sonne plus fort sur disque que n’importe quel interprète russe et le sentiment de deux superpuissances musicales entrant en collision dans des œuvres controversées ajoute un frisson d’excitation à cette ambitieuse entreprise.

Ce dernier volet du cycle contient trois symphonies invendables et une quatrième indomptable. La deuxième symphonie de Chostakovitch célèbre le dixième anniversaire de la révolution bolchevique, la troisième, les fêtes de mai. Le compositeur, qui croit encore naïvement dans le communisme, produit des ébats puérils dans des sonorités teintées à l’eau de rose. À 20 ans, on peut lui pardonner.

La Symphonie no 12, « l’année 1917 », arrive trois décennies plus tard, enterrant la désillusion du compositeur sous un titre propagandiste. La 13e est Baby-Yar, le grand cri moral de Chostakovitch contre l’antisémitisme institutionnel soviétique et la complicité dans l’Holocauste. Chacune de ces œuvres troublantes exige un rare amalgame de clarté intellectuelle et de propulsion physique.

Nelsons n’est impressionné ni par l’un ni par l’autre. Il s’agit de lectures simplifiées à l’extrême et peu puissantes de quatre grandes partitions. Dans les deuxième et douzième symphonies, il y a des moments où l’on peut presque entendre la musique s’essouffler. Dans Babi-Yar, l’orchestre et le chœur s’acharnent sur des tempos peu gratifiants. Le baryton soliste Matthias Goerne fait de son mieux. Mais le chef d’orchestre semble absent de la salle, ne voulant pas s’engager dans une résolution plutôt qu’une autre. Cet album est décourageant. Espérons que le label aura quelque chose de plus vendeur en réserve dans les semaines cruciales à venir.

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A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

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