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Avanti4
Y a-t-il jamais eu pianiste plus collaborative que Martha Argerich ? Non pas dans le sens moderne approximatif où le terme s’emploie comme substitut de « pianiste accompagnateur », mais dans le sens littéral d’une pianiste qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour aider les autres à réaliser leurs rêves, leurs carrières et leurs bonnes œuvres. Martha est la collaboratrice par excellence.
Sur cet album, Martha se joint à un protégé vénézuélien, Sergio Tiempo, dans la Fantaisie en fa mineur pour quatre mains de Schubert, une œuvre qu’elle n’a jamais enregistrée auparavant et qu’elle agrémente inévitablement d’éclairs d’esprit et de lumière. L’enregistrement le plus célèbre de cette fascinante Fantaisie est celui de Sviatoslav Richter et Benjamin Britten, un dialogue entre deux divinités. Martha, qui ne se laisse jamais éclipser, parvient à diriger l’œuvre depuis le second piano. Il s’agit d’une interprétation saisissante d’un brillant morceau de badinage, à ne pas manquer. S’il existait un prix pour le morceau de l’année, ce serait peut-être celui-ci.
Les autres partenaires de Tiempo sur cette compilation variée comprennent Mischa Maisky dans la Sonate pour violoncelle de Chopin, Nelson Freire dans un fragment brésilien et Karin Lechner dans une réduction pour quatre mains de la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski. Mais c’est Martha qui donne le ton d’une collaboration éclairée − une façon de faire de la musique au cœur d’une vie moderne où tous participent généreusement en tant qu’égaux.
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