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DG1
Maintenant à sa trentième année d’existence, le New Century Chamber Orchestra, de San Francisco, a une forte tendance à commander de nouvelles œuvres. Une bonne chose, n’est-ce pas ? Cela dépend de l’œuvre.
Les quatre morceaux présentés ici ne sont pas tant un méli-mélo qu’un étalage de Walmart assemblé par l’intelligence artificielle. Le troisième concerto pour piano de Philip Glass oscille entre la puérilité des comptines et la musique d’ascenseur. J’ai l’esprit ouvert en ce qui concerne Glass, mais il s’agit de l’œuvre la plus triviale qu’il m’ait été donné d’entendre depuis des années. Son troisième mouvement est dédié à son collègue minimaliste Arvo Pärt, qui a le droit de se sentir insulté par sa vacuité. Le concerto dure en tout 36 minutes, heures, jours, années.
Le double concerto pour piano, violon, cordes et percussions de Tan Dun contient des aspérités à la Kurtag et des mélodies folkloriques pentatoniques. Mené par les solistes Daniel Hope et Alexey Botvinov, il mêle des rythmes propulsifs à des longueurs méditatives, mais pas de manière totalement fastidieuse. Le final est agréablement trompeur, passant d’une torpeur bucolique à des tensions chinoises.
Mark-Anthony Turnage, qui est incapable d’écrire une phrase ennuyeuse, a écrit une complainte pour violon et orchestre à cordes de 13 minutes qui équivaut à un requiem pour tout ce que nous avons perdu dans la course vers la réalité virtuelle. À mes oreilles, c’est un refuge contre le monde des lemmings, avec des solos exquis pour Daniel Hope.
La quatrième pièce est une ouverture néoclassique de Jake Heggie. Heggie n’est cependant pas Stravinski. L’ouverture est une perte sèche. La complainte de Turnage est à écouter absolument, mais on peut se passer du reste.
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