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The London Philharmonic Orchestra1
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Pentatone4
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Signum Classics3
Bien qu’un certain nombre d’orchestres publient désormais des concerts sur leurs propres étiquettes, cette voie présente plusieurs risques. L’Orchestre philharmonique de Londres a choisi la Symphonie no 2 en ut mineur « Résurrection » de Mahler comme deuxième autoproduction. Grave erreur. L’image de marque de l’orchestre est largement définie par les interprétations de Mahler d’Otto Klemperer dans les années 1960, avec en tête une « Résurrection » bouleversante. Cette symphonie reste une référence perpétuelle.
La Symphonie no 2 la plus récente de Mahler est dirigée par un directeur musical finlandais, Santtu-Matias Rouvali, qui possède des qualités incandescentes, mais Mahler est pour lui une langue étrangère. Le premier mouvement, bien que plus rapide de deux minutes que la plupart des autres, présente des tempos léthargiques et une fragilité structurelle. Les solos instrumentaux sont mis en valeur au détriment de la cohérence de texture. L’une des deux solistes vocales ne sait pas où respirer. Pour moi, cette version ne peut s’achever assez vite. Personne n’a demandé au chef lors des répétitions où tout cela s’en allait ?
Heureusement, le cycle de l’Orchestre philharmonique tchèque de Semyon Bychkov montre comment Mahler devrait être interprété. La première symphonie est un voyage dans les forêts et les lacs de l’ère préindustrielle, entrecoupé de désastres humains. L’amour et la mort sont inséparables dans ce paysage. Bychkov minimise l’air klezmer de l’orgie du troisième mouvement pour universaliser l’horreur des hommes et des femmes dansant jusqu’à l’ivresse après les funérailles d’un enfant. Le son de Pentatone est limpide et l’Orchestre philharmonique tchèque peut donner à n’importe quel orchestre sur terre un cours de maître dans les idiomes de Mahler. J’attends chaque épisode de ce cycle avec impatience.
Kathleen Ferrier a été la première contralto anglaise à chanter Mahler avec autorité, suivie de près par Janet Baker et, plus récemment, par Alice Coote et Sarah Connolly. Toutes sont magnifiques. Le ton riche et profond de Connolly sur Signum Classics place les cinq Rückert-Lieder dans une vallée d’ombres, de la nuit noire dans Um Miiternacht à l’aube solitaire dans Ich bin der Welt abhanden gekommen. Les Chants sur la mort d’un enfant de Connolly sont aussi déchirants que possible, d’une empathie presque insoutenable. Le pianiste Joseph Middleton maintient un équilibre émotionnel thérapeutique. Cette expérience ne vous quittera pas.
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