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Warner Classics5
La soprano égyptienne, qui vit entre Londres et Berlin, avait réuni des mélodies classiques occidentales et arabes sur son premier disque, illustrant le brassage musical autour de la Méditerranée. Son aisance à naviguer entre les deux cultures est enviable. Passer de la précision microtonale du maqâm à la luxuriante Shéhérazade de Ravel au fil des morceaux est un acte de transcendance culturelle ébahissant, qu’elle a réalisé sans le moindre faux pas.
Le nouvel effort de Saïd est purement allemand : Schubert, Mendelssohn, Schumann et Brahms. Difficile de dire lequel elle adore le plus. Le morceau d’ouverture, Ständchen, à la fluidité mirobolante, est surpassé par Auf dem Wasser zu singen. Le Suleika de Felix Mendelssohn est d’un romantisme authentique dans son analogie candide entre les jeunes amoureux et le vent d’ouest. Le Suleika moins connu de Fanny Mendelssohn offre un contrepoint parfait, aussi pertinent que frais.
Je m’attendais à préférer Immer leiser de Brahms, mais Liebeslied de Schumann l’a supplanté. Bien franchement, je dirai que celui qui a choisi l’ordre de cette sélection a un goût impeccable. Trois pianistes exceptionnels – Malcolm Martineau, Yonatan Cohen et Joseph Middleton – ainsi que le Quatuor Arod, la vivace clarinettiste Sabine Meyer, la harpiste Anneleen Lenaerts, un chœur d’hommes et le baryton Huw Montague Rendall assurent l’accompagnement. Il y a bien du monde, mais personne ne se bouscule : c’est comme une séance de musique dans un salon Biedermeier.
Ma critique terminée, je me surprends à réécouter chaque matin l’un ou l’autre morceau pour le pur plaisir des sens. Depuis le jeune Bryn Terfel, je n’ai jamais autant chéri un enregistrement de récital. Attrapez-en une copie avant que tout le monde le couvre d’éloges.
Traduction : Andréanne Venne
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