L’Hebdo Lebrecht | Les musiques de chambre de Reynaldo Hahn et de Hans Gál

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Si vous vous préparez à prendre un bon bain chaud, faites jouer l’un de ces disques et plongez votre corps du mois de janvier dans un monde imaginaire impérissable.

Ce que Hahn et Hans Gál ont en commun, outre un nom d’une syllabe, c’est leur fidélité résolue au langage musical dans lequel ils ont baigné étant jeunes.

Hahn, Vénézuélien d’origine et amant de Marcel Proust, compose des évocations de ce temps perdu avant la Première Guerre mondiale. Le quatuor à cordes et le quintette avec piano de cet album, chacun composé directement après une guerre mondiale, pourraient facilement être confondus avec Fauré ou Saint-Saëns, apparaissant sous les traits de Vinteuil dans le roman monumental de Proust. De jolies mélodies flottent et scintillent. Le plaisir est instantané et élégant, et tout aussi évanescent. Les mélodies de Hahn sont encore plus belles, évoquant une époque de loisirs et de longs midis langoureux. Les interprètes accomplis font partie du Kaleidoscope Chamber Collective; le ténor est Karim Sulayman. Que dire de plus ?

Gál, réfugié autrichien, s’est installé à Édimbourg où il vécut jusqu’à l’âge de 97 ans. Son univers sonore est celui de Dvořák et de Brahms. Une Sérénade pour orchestre à cordes de 1936 ne révèle aucune des angoisses actuelles, vaguant dans les bois de Vienne en toute insouciance. Un Concertino pour violon et orchestre à cordes de 1939 est pompeux et lent, une musique de salon pour les dimanches après-midi.

Deux décennies plus tard, dans sa Musique pour orchestre à cordes, op. 73, de 1957, son langage n’a pas progressé davantage. Si le disque ne portait pas son nom, j’aurais pu confondre ce morceau avec une œuvre de Serenanden-Fuchs, le professeur viennois qui prenait le café avec Brahms et enseignait à l’adolescent Mahler. Tout cela est merveilleusement écrit, parfaitement réalisé, complètement atemporel. L’Ostrobothnian Chamber Orchestra, sous la direction de Jan Söderblom, joue le tout avec une délectation onirique. Aucune loi (jusqu’à présent) n’interdit le plaisir.


Traduction par A. Venne

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A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

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