L’Hebdo Lebrecht | Le récit de deux concertos pour piano

0
Advertisement / Publicité

This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)

70%
70%
  • Signum
    4
  • Signum
    3
  • User Ratings (0 Votes)
    0

Au début des disques 33 tours, un responsable chez EMI s’est rendu compte que les concertos de Grieg et de Schumann duraient une demi-heure, qu’ils étaient dans la même tonalité de la mineur et qu’ils tiendraient sur les deux faces d’une plaque de gomme-laque sans qu’on ait besoin de remplissage. La logique était que l’attrait du public pour Grieg compenserait l’introspection morose de Schumann et que les auditeurs pourraient retourner le disque en fonction de leur humeur. Quoi qu’il en soit, à partir de ce jour, les deux concertos furent aussi inséparables sur disque que Cav et Pag sur la scène de l’opéra.

Cette édition diffère sur un point important. Le concerto de Schumann, également en la mineur, est de Clara, bien qu’il ait été en partie orchestré par son fiancé Robert. Clara a ensuite remanié le concerto que Robert écrivait pour elle. Il est difficile de les distinguer dans les manuscrits. Clara apporte souvent la dernière ligne, la pointe finale. En tant que vedette de concert, elle savait comment soutenir l’intérêt du public.

Dans le concerto de Clara, le tempérament de Robert est omniprésent. Ce qui manque à l’œuvre, c’est sa tension nerveuse et sa vision loufoque. Le concerto de Clara Schumann est parfaitement écoutable, sans grande originalité. Le passage le plus marquant est un duo piano-violoncelle au milieu du deuxième mouvement, ce que je n’ai trouvé, de mémoire, dans aucun concerto. La pianiste roumaine Alexandra Dariescu interprète avec ferveur le concerto de Clara avec le Philharmonia Orchestra, sous la direction de Tianyi Lu.

Le concerto de Grieg, qui suit, a moins de choses à dire, mais sur un mode plus bruyant. L’œuvre a été tellement surjouée qu’elle est en train de tomber en défaveur. Les grandes averses de notes de la main droite tombant sur une mer du Nord sombre n’on plus rien d’attrayant pour moi. Le Philharmonia est un somnambule dans l’accompagnement.

This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)

Partager:

A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

Laissez une réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.