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Naxos3
Lukas Foss était un camarade de classe de Leonard Bernstein au Curtis Institute et un ami de longue date, bien qu’il n’ait jamais été son égal. Alors que Bernstein accédait à la gloire nationale lors de son annus mirabilis de 1944, Foss composait tranquillement sa première symphonie dans la tranquillité bucolique de la colonie MacDowell. Son professeur à Curtis, Fritz Reiner, a créé la symphonie à Pittsburgh un an plus tard, mais sans plus de succès. Le style Americana de Foss semblait à la fois démodé et copié. Aaron Copland faisait ce genre de choses bien mieux, et dix ans plus tôt. Foss a également composé trois ballets cette année-là, mais il n’avait pas l’insouciance d‘On the Town de Bernstein ni son don féroce pour se trouver au bon endroit au bon moment. La musique de Lukas Foss, fils d’un philosophe berlinois ayant fui le régime hitlérien, semble un peu trop mesurée pour bien fonctionner.
Foss a été directeur musical de l’orchestre de Buffalo de 1963 à 1970, puis de l’orchestre philharmonique de Brooklyn et de l’orchestre symphonique de Milwaukee, qui sont tous de bons orchestres, à défaut d’être de grands orchestres. Cet excellent album hommage du Buffalo Philharmonic est dirigé par JoAnn Falletta. Elle interprète avec beaucoup d’entrain sa symphonie ainsi que des lectures intenses d’une Ode aux victimes de la guerre et de Three American Pieces. Toutes ces œuvres sont agréables à l’oreille. Un concerto de la Renaissance pour flûte et orchestre, qui fait le pont entre les états d’esprit du baroque et de l’ère nucléaire, ne parvient pas à frapper l’imagination. La musique est magnifique. On regrette toujours qu’il n’y ait pas plus d’ardeur. Foss n’en manquait pas dans sa relation enflammée avec Bernstein. Ces partitions sont comparativement tièdes.
Traduction par Andréanne Venne
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