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Cette semaine aurait été l’anniversaire d’Ida Haendel. Cette violoniste prodigieuse m’a montré trois actes de naissance différents, mais tous indiquaient la date du 15 décembre, et nous pensons qu’elle aurait eu 100 ans l’année dernière. Personne aujourd’hui ne joue comme elle.
Élevée à Varsovie, Ida a étudié à Londres avant de s’installer à Montréal et à Miami. Parmi ses collègues violonistes, elle vénérait Jascha Heifetz et reprenait ses concertos signatures – Sibelius et Walton –, mais avec des interprétations très différentes. Ida avait une chaleur et un esprit que Heifetz n’a jamais pu atteindre.
Le double album dont il est question ici contient quatre de ses concertos les plus célèbres, interprétés avec les orchestres symphoniques de la BBC et de Londres. Heifetz avait sorti le concerto de Sibelius de trois décennies d’oubli, mais c’est Ida qui l’a humanisé. Sa prestation de fin 1981 au Royal Albert Hall, sous la direction de Paavo Berglund, est hors norme, une brise estivale soufflant sur un paysage généralement perçu comme glacial. Incontestablement du grand Sibelius.
Le récit du concerto d’Elgar avec sir Adrian Boult nous rappelle que cette œuvre est contemporaine de celle de Sibelius, bien qu’elle soit tournée vers le passé alors que le Finlandais regardait résolument vers l’avenir. Le Brahms d’Ida, dirigé par Gennady Rozhdestvensky, est l’incarnation même de la sérénité.
Le morceau phare de cet album est le concerto de Britten, créé à New York en 1940 alors que le compositeur était encore imprégné du pays qu’il venait de quitter. Ida donne toute sa dimension à ce concerto méconnu, y ajoutant une touche émotionnelle qui captive notre attention, en particulier dans la Passacaglia finale. Andrew Davis, qui nous manque beaucoup, dirige avec brio. Ida joue à sa manière, toujours aussi magnifique.
Traduction : A. Venne
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