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Violin Concerto2
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Violin Sonata4
Le premier soliste que j’ai entendu jouer Elgar était le violoncelliste français Paul Tortelier au Royal Festival Hall – élégant, expressif et d’un romantisme chaste, une demi-heure de beauté sans tache. J’étais enfant et cela doit avoir eu lieu il y a 60 ans. Depuis lors, j’ai peut-être entendu parler d’un autre violoncelliste français avait tenté un concerto d’Elgar, mais jamais, jusqu’à présent, un violoniste.
Renaud Capuçon est une révélation à bien des égards. Il fait passer l’accent du flegmatique à quelque chose de plus gaulois et la dynamique à une tendresse chuchotante. Il y a tellement d’individualité dans son interprétation que je me demandais sans cesse pourquoi je n’étais pas plus ému. La cause réside, je pense, dans le fait que le London Symphony Orchestra et le chef d’orchestre Simon Rattle essaient un peu trop de vendre l’œuvre avec des moyens sentimentaux. Elgar s’entend mieux quand un chef d’orchestre semble en faire moins, à la manière d’Adrian Boult, John Barbirolli ou Vernon Handley. La sonorité orchestrale, elle aussi, manque de faste, quelles que soient les circonstances difficiles du moment.
Capuçon est mieux assorti dans la sonate pour violon du pianiste Stephen Hough, un interlocuteur idéal qui n’interrompt jamais brutalement et prend son temps pour absorber chaque déclaration avant de proposer une riposte raisonnée. Il s’agit d’un dialogue serein et civilisé sur un canal souvent gâché de nos jours par une mauvaise communication délibérée. Si seulement Boris et Macron pouvaient dialoguer ainsi.
NL
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