L’Hebdo Lebrecht | Bartok, Krenek, Toch, Weill : 1923 (BR Klassik)

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Pendant les intervalles entre les confinements de la Covid, lorsque de petites représentations étaient possibles, les musiciens se tournaient avec beaucoup d’ingéniosité vers les symphonies de chambre, un genre négligé à mi-chemin entre un sextuor de Brahms et un poème à tonalité de Strauss.

En fait, Chostakovitch n’a jamais écrit de symphonie de chambre, mais l’altiste et chef d’orchestre Rudolf Barshai a développé certains de ses quatuors à cordes pour son Orchestre de chambre de Moscou, et le premier concerto pour piano est essentiellement conçu en miniature, pour orchestre à cordes, piano et trompette. Les interprétations intenses de cet album ont eu lieu dans un studio de Sarrebruck, au cœurs des restrictions Covid.

Le huitième quatuor s’ouvre sur un rythme sépulcral, si lent qu’il ne peut être qu’inepte ou pervers. Au fur et à mesure de la prestation, il devient évident que cette lenteur se veut une protestation, à la fois comme un reflet des sentiments du compositeur et peut-être comme une réponse aux contraintes de la Covid.

Chostakovitch a confié en 1960 qu’il écrivait le huitième quatuor comme sa propre nécrologie, puisque personne d’autre ne se souviendrait de lui après sa mort. Le chef finlandais Pietari Inkinen capte sa rage à la perfection.

Le premier quatuor date de 1938, alors que Chostakovitch se remettait de la terreur des attaques personnelles de Staline et trouvait des moyens sûrs d’exprimer son dégoût pour le régime. Une fois encore, la lenteur permet de réaliser ce que l’archet brutal ne peut transmettre.

Le joyau dans tout cela est un récit du concerto pour piano avec Maria Meerovitch et Sergei Nakariakov, tous deux exilés russes, qui plongent lentement entre les lignes pour livrer quelque chose de proche d’une longue psychanalyse du compositeur en difficulté. C’est peut-être le Chostakovitch le plus intuitif que j’ai entendu cette année.

NL

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A propos de l'auteur

Norman Lebrecht is a prolific writer on music and cultural affairs. His blog, Slipped Disc, is one of the most popular sites for cultural news. He presents The Lebrecht Interview on BBC Radio 3 and is a contributor to several publications, including the Wall Street Journal and The Standpoint. Visit every Friday for his weekly CD review // Norman Lebrecht est un rédacteur prolifique couvrant les événements musicaux et Slipped Disc, est un des plus populaires sites de nouvelles culturelles. Il anime The Lebrecht Interview sur la BBC Radio 3 et collabore à plusieurs publications, dont The Wall Street Journal et The Standpoint. Vous pouvez lire ses critiques de disques chaque vendredi.

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