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Somm Recordings4
Sally Silver, surnommée « Silver Sally », est décédée en novembre dernier d’un cancer à l’âge de 50 ans. Sa mort a jeté une ombre sur l’opéra britannique, dont elle était une actrice dynamique et très engagée. N’ayant jamais été une diva clinquante, Sally a décroché des rôles dans des opéras divers allant de Haendel à Thomas Adès, en privilégiant le répertoire français. Ce disque posthume – réalisé par Sally, accompagnée de son ami Richard Bonynge, et produit par son mari Jeremy Silver – est un délice du début à la fin.
Ce n’est pas seulement l’étincelle qu’elle confère aux airs de salon quelque peu éculés de Massenet – bien qu’elle vaille à elle seule le prix payé –, c’est aussi la fausse innocence teintée de sagesse qu’insuffle Silver dans des morceaux comme Passionnément et Souhait. Elle chante comme si elle comprenait le sens de la vie et l’importance de chaque moment. La mezzo Christine Tocci, qui participe à plusieurs duos, donne quant à elle son meilleur. Pourquoi aller voir un opéra de Massenet alors que des œuvres plus modestes sont d’une telle qualité et d’une telle concision ?
Pour ce qui est de Richard Bonynge, ce doit être son premier enregistrement de la décennie. Au cas où vous vous poseriez la question, il est toujours un pianiste correct, aux coudes un peu lourds dans les triples fff, mais qui, contrairement à plusieurs chefs, sait quand se rasseoir et faire le minimum. C’est la combinaison parfaite pour une soirée d’été.
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