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Un mauvais album de Joyce Didonato est une rareté qui mérite toute notre attention. Il s’agit d’un enregistrement live d’un récital au Wigmore Hall juste avant Noël dernier – un récital, disons plutôt quelques intermèdes servant de décor au monologue d’une demi-heure de Jake Heggie, le compositeur préféré de Joyce, tous deux accompagnés par un quatuor à cordes.
Le monologue évoque la vie de Camille Claudel, modèle et égérie du sculpteur et peintre Auguste Rodin. Sculptrice elle-même, Claudel ne reçoit jamais la reconnaissance qu’elle mérite et finit tristement dans un asile. C’est une histoire touchante à laquelle la musique d’Heggie ajoute très peu de personnalité.
Concernant le décor, on retrouve cinq chansons de Richard Strauss auxquelles l’arrangement carré des membres du Quatuor Brentano n’apporte rien, et les Trois chansons de Bilitis de Debussy ne sont certainement pas améliorées par l’accompagnement du quatuor de Jake Heggie. Joyce, de sa voix fabuleuse, traverse cet étrange assortiment sans se forcer, en ajoutant Morgen de Strauss et Sainte nuit de Gruber en guise de cadeaux de Noël.
Une sortie d’album aurait pu être une bonne idée dans la féerie d’un cocktail d’après-concert par une nuit humide dans le West End. À la lumière refroidie d’une matinée d’août, elle ne fait de bien à personne.
Traduit par Benjamin Goron
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