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Si vous n’avez pas entendu parler de Grace Williams (1906-1977), ce n’est pas entièrement dû à une vilaine répression machiste : dans les années 1920 les compositrices émergeaient et elles recevaient de forts d’encouragements. D’ailleurs, la compositrice galloise étudiait à Londres avec Ralph Vaughan Williams à peu près au même moment que ses deux consœurs Elizabeth Maconchy et Imogen Holst.
Williams était particulièrement amie avec Benjamin Britten, comme en témoignent les lettres conservées. Elle est restée à Londres dans les années 1930 et prenait ostensiblement part à la vie musicale de la ville. Elle a commencé à souffrir de dépression pendant la guerre et est rentrée chez elle à Barry, en 1945, où elle est restée pour les trente dernières années de sa vie.
Aucune des pièces sur cet album, réalisé par Madeleine Mitchell et son ensemble, n’avait encore été enregistrée. Chaque pièce est hautement agréable à entendre, sans être pour autant frappante d’originalité. Un superbe sextuor évoque le son de Vaughan Williams dans ce qu’il a de plus pastoral, une sonate pour violon rappelle celui de Frank Bridge à son plus aquatique et une suite pour neuf instruments aurait plu à Nadia Boulanger pour ses références à Stravinsky.
Mitchell investit son cœur et son âme dans la sonate pour violon et dirige les autres pièces avec effervescence et flair. Je qualifierais cette musique d’« occasionnelle », au sens littéral du terme : elle s’écoute bien au bon moment et dans le bon état d’esprit. J’écoute toujours…
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