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Performance4
La relation quasi symbiotique entre Félix Mendelssohn et sa sœur aînée, Fanny, relation que j’examine dans mon prochain livre, Genius and Anxiety, était si centrale dans la vie des deux musiciens que Félix a été frappé d’un malaise en apprenant la mort de Fanny. Il est lui-même décédé la même année.
Fanny, la première à avoir démontré son talent musical, a été réduite au silence par leur père à l’approche de la puberté pour ne pas détourner l’attention de son petit frère de génie. Puis, dans la trentaine, elle trouve un éditeur et commence, au grand dam de Félix, à produire de la musique de chambre. La colère de ce dernier s’est atténuée lorsqu’il a découvert que la musique de sa sœur était de grande qualité. Lors de leur dernière rencontre, frère et sœur étaient assis au piano et jouaient gaiement leurs dernières œuvres.
Il est presque impossible, sur disque, de les entendre ensemble, ce qui fait de cet enregistrement un véritable cadeau. Entre les deux sonates pour violoncelle et piano de Félix, nous entendons une délicate Fantasie en sol mineur de Fanny, suivie d’un délicieux et méditatif Capriccio en la bémol. À côté de la voix intérieure assurée de Fanny, Félix sonne insistant et excessif. Là où il compose pour des applaudissements instantanés, elle vise un public moins accessible.
Les interprètes, Johannes Moser et Alisdair Beatson, illustrent ce contraste à la perfection. C’est mon Mendelssohn préféré de l’année.
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Traduction par Andréanne Venne
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