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Nimbus Alliance4
Vous reconnaîtrez peut-être de nom le compositeur qui a aidé, avec son frère, Deryck Cooke et Berthold Goldschmidt à créer la première édition de la Symphonie no 10 de Mahler. Maintenant âgé de 76 ans, David Matthews a fait un bon bout de chemin depuis les spéculations gustaviennes des premiers temps. Là où son frère Colin se rapprochait de Benjamin Britten, David penchait davantage pour les fantasmes éclatés de Michael Tippett, tout en restant proche des racines et des traditions anglaises.
Sa Symphonie no 9, sortie en première mondiale, est une sorte de synthèse. Allant d’un chant de Noël composé par lui-même à un choral de Bach, elle représente, avec son art, sa modération et sa logique lucide, le meilleur de la créativité britannique. Le langage, bien que tonal, est deux générations en avance sur Vaughan Williams. La narration reflète en quelque sorte le combat de l’homme réfléchi pour conserver un équilibre raisonnable au sein d’un univers en danger. Le solo de violon dans le troisième mouvement rappelle The Lark Ascending, ne serait-ce que par son inaccessibilité. Quelque chose des dernières symphonies de Malcolm Arnold émerge de manière elliptique dans le finale. C’est une charmante symphonie, le propos bien personnel d’un compositeur qui vit pour la forme symphonique et qui écrit par amour pour chaque instrument de l’orchestre. Kenneth Woods dirige cette douce sérénité qu’incarne l’Orchestre symphonique d’Angleterre. Les cinq mouvements se terminent trop rapidement, en 26 minutes. Un ensemble de variations pour orchestre à cordes et un double concerto pour violon et alto viennent compléter le disque. Je les garde pour le week-end. Il faut tenir cette musique tout près de soi et la savourer à loisir.
Traduction : Andréanne Venne
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