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Il y a 50 ans, en janvier 1970, le jeune Riccardo Muti dirigeait la première en Europe de l’Ouest de cette symphonie avec l’Orchestre de la RAI à Rome et la merveilleuse basse Ruggiero Raim. Le concert était semi « samizdat ». Une des partitions avait transité clandestinement hors de Russie, où l’œuvre avait été bannie pour sa dénonciation de l’antisémitisme soviétique, et les paroles d’Evgueni Evtouchenko avaient été officieusement traduites en italien. Muti, qui n’a jamais oublié, a revisité l’œuvre il y a seize mois avec l’Orchestre symphonique de Chicago.
Même s’il est peu versé en matière d’ironies russes, son interprétation a l’autorité d’un leader qui aurait vécu la fin de l’ère soviétique et observé les accords douteux que les démocraties ont conclus et continuent de conclure avec des régimes pourris. Il n’est pas question d’eux, mais de nous. Les rythmes de Muti ont une splendeur qui exprime à la fois la grandeur et le mépris et nous convainquent dès la phrase d’ouverture.
L’Orchestre symphonique de Chicago joue avec plus de puissance que n’importe quel orchestre russe de l’époque ou même de l’histoire, et les chanteurs du chœur de Chicago, avec le soliste Alexei Tikhomirov, rendent amplement justice aux retentissantes lignes musicales de Yevtushenko. Solti, tardivement vendu à Chostakovitch, a enregistré cette symphonie à Chicago en 1995. Muti, selon moi, en offre plus. Sur disque, seul Mariss Jansons s’en approche.
Visitez le site Web : www.normanlebrecht.com
Traduction par Andréanne Venne
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