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Deutsche Grammophon4
Ayant pourtant une certaine aversion aux prodiges adolescents, j’ai entendu Daniel Lozakovich dans une boîte de nuit à Berlin cette semaine et je n’ai eu aucun doute, dès le premier contact de l’archer sur les cordes de son violon, que c’était un artiste authentique. Âgé de seize ans, élevé à Stockholm par des parents russo-kazakhs, il donne l’impression de n’être nulle part si ce n’est profondément dans son monde intérieur. Fraîchement sorti d’une nuit blanche passée sur un banc de l’aéroport de Tokyo où son vol avait été annulé, il est parvenu à tirer son énergie – comme les grands – du public. Personne ne semble avoir respiré sur la piste de danse pendant son interprétation de la Partita de Bach.
Son premier enregistrement chez Deutsche Grammophon est l’équivalent d’un éléphant sur quatre roues – une Volkswagen conçue par un comité d’ingénieurs. Quelqu’un a dû avoir demandé un orchestre; l’ensemble de chambre de la radio bavaroise fait l’affaire, mais sans beaucoup de caractère. Les deux concertos sont proprement éxécutés, le soliste conservant juste assez de tenue sur sa ligne.
La récompense vient à nos oreilles dans la Partita pour violon solo en ré mineur. Daniel Lozakovich paraît tellement dans son élément naturel qu’il me rappelle l’ineffable Nathan Milstein et son jeu d’archer aussi fluide, avec ce scintillement qui ne quittait jamais son œil gauche. Lozakovich joue avec une dextérité que vous ne pouvez pas apprendre auprès d’un enseignant ou en écoutant simplement des disques. Il sait ce qu’il a à dire et il le dit entièrement à sa manière. Il l’a, purement et simplement. Écoutez cet album et vous serez témoins du début d’une aventure qui s’annonce glorieuse!
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