L’École nationale de théâtre: Un travail nécessaire et fédérateur

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Fondée en 1960, la mythique École nationale de théâtre du Canada demeure un endroit de formation incomparable pour les artisans et artistes du théâtre, qu’ils soient auteurs, metteurs en scène, scénographes ou acteurs. L’institution lançait au printemps dernier un plan d’action ambitieux qui vise à consolider le secteur culturel et contribuer à une société plus saine et empathique, tout en alimentant l’expérience pédagogique des élèves. Portrait d’une institution qui se renouvelle et demeure pertinente.

L’École nationale de théâtre, qui comprend à la fois une section anglaise et française, est sans conteste l’une des pierres d’assise des arts de la scène au Canada. Parmi ses quelques 2000 diplômés, on compte Fanny Britt (écriture dramatique, 2001), Christian Lapointe (mise en scène, 2005), Isabelle Vincent (1986), Benoît McGinnis (interprétation, 2001), Anne-Catherine Simard-Deraspe (production, 1998) et Wajdi Mouawad (interprétation, 1991), pour ne nommer que ceux-là. Certains des artistes canadiens les plus importants dans le monde du théâtre, du cinéma et de la télévision ont été formés à l’ÉNT.

Les défis auxquels l’institution fait face aujourd’hui sont néanmoins importants : les technologies se renouvellent et s’accélèrent, il y a profusion d’options à la fréquentation des théâtres et le nombre de programmes de formation universitaire concurrents augmente. C’est cette nouvelle réalité qui pousse l’École nationale de théâtre à multiplier les initiatives afin de répondre aux besoins du milieu.

Ainsi, à l’heure où bon nombre d’institutions québécoises et canadiennes sont confrontées au départ à la retraite des baby-boomers et font face à une transition générationnelle dans les postes de direction, l’ÉNT croit qu’il est capital de mettre au point un nouveau modèle de gouvernance. Elle souhaite former la prochaine génération de directeurs artistiques en partenariat avec le programme de leadership culturel du Banff Centre for Arts and Creativity. Le programme accueillera ses premiers résidents francophones en 2018.

À l’heure actuelle, diriger un organisme artistique est plus complexe que jamais et exige une compréhension approfondie des communautés desservies. C’est aussi pour cette raison qu’en tant qu’organisation nationale, l’ÉNT veut jouer un rôle dans le processus de réconciliation nationale en nouant des relations durables significatives avec les communautés autochtones, francophones et anglophones. Dans le cadre de ce programme, l’École nationale de théâtre accueille actuellement Carlos Rivera, un danseur d’origine autochtone mixtèque. La résidence pour les artistes autochtones, qui s’adresse aux artistes émergents ou en milieu de carrière et qui ont déjà une pratique approfondie en arts vivants, répond à une demande réelle sur le marché professionnel.

Le développement des nouvelles technologies a ouvert de nouvelles portes aux comédiens et l’École offre dorénavant des cours de capture de mouvements à ses étudiants, en collaboration avec Ubisoft. Les étudiants de 4e année du programme d’interprétation ont aussi des cours de jeu à la caméra, en collaboration avec l’Institut national de l’image et du son.

Les enseignants de l’École nationale de théâtre sont en majorité des artistes et des concepteurs professionnels qui œuvrent dans leur domaine respectif et enseignent sur une base contractuelle (l’École a signé plus de 300 contrats de formateurs l’an dernier). Ils sont donc très au fait des développements de leur métier et les intègrent rapidement à leur enseignement. Les élèves ont ainsi eu accès à des cours de cordonnerie de théâtre et de confection de corsets du 18e siècle, une formation qui ne s’offre habituellement qu’en Europe. Ces programmes de formation continue et les résidences pour artistes professionnels permettent à un plus large bassin de professionnels d’entrer en contact avec les ressources et l’expertise de l’École. D’ailleurs, une résidence en scénographie accueille actuellement la scénographe Annick Lavallée-Benny, proche collaboratrice en Europe du grand metteur en scène Robert Wilson, et Max-Otto Fauteux, diplômé de l’École (scénographie, 2010).

De nouveaux programmes pour les jeunes (13 à 17 ans) les mettent en contact avec le pouvoir de transformation du théâtre comme outil de changement social, participant à l’émergence d’une jeune génération de citoyens à l’esprit ouvert et aux capacités créatives. Pour le grand public adulte, l’École offre une chorale communautaire et un club de lecture de pièces de théâtre. Une portion entreprise sera mise en place éventuellement.

Ces nouveaux programmes se nourrissent et se répondent : les programmes jeunesse permettent à plus de jeunes de découvrir les bienfaits du théâtre et les formations professionnelles. Le plan d’action actuel de l’École a pour objectif de rassembler une communauté vaste et diversifiée autour d’elle. « Le théâtre encourage la créativité et l’empathie au sein de nos communautés et de telles forces positives sont plus que jamais nécessaires alors que nous vivons à une époque fragmentée », conclut Gideon Arthurs, directeur général de l’École nationale de théâtre du Canada.

Pour tout savoir sur L’École nationale de théâtre du Canada : www.ent-nts.ca

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