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Le Théâtre Centaur et sa directrice artistique Eda Holmes mettent les petits plats dans les grands pour souligner le cinquantième anniversaire du célèbre établissement de la rue Saint-François-Xavier du Vieux-Montréal et offrir un faste banquet théâtral à ses fidèles.
Qu’en cette saison, Montréal souligne parallèlement le 50e anniversaire du Centaur et celui du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui démontre indéniablement la valeur qu’accordent les deux principales communautés linguistiques de la métropole au théâtre, se réjouit d’emblée Eda Holmes, jointe en répétition à Toronto. Est-il nécessaire de connaître l’histoire du Centaur pour bien le diriger ? C’est assurément une référence, un guide, répond immédiatement la directrice artistique Eda Holmes. « L’objectif du directeur exécutif et artistique fondateur du Centaur, Maurice Podbrey, était de piocher dans de multiples répertoires pour sélectionner les meilleures pièces de théâtre afin de les offrir au plus large public possible. C’était sa vision d’un théâtre idéal. » Maurice Podbrey a soutenu les plus grands dramaturges montréalais : Vittorio Rossi, David Gow, Linda Griffith, David Freeman, le duo humoristico-philosophique Bowser and Blue ainsi que David Fennario, à qui l’on doit le réputé Balconville, une production qui valut rapidement au Centaur une renommée internationale. Originaire d’Afrique du Sud, Prodbrey fit aussi connaître au public canadien son compatriote et dramaturge Athol Fugard. « Resté en poste 28 ans, Maurice Podbrey a créé un répertoire à l’image de Montréal et aux couleurs du monde entier et cet esprit a inspiré la programmation de notre saison anniversaire. »
Eda Holmes reprend le fil : « Sous la direction de Gordon McCall, le Centaur recentrait son mandat autour des artistes et du public montréalais… Et dès 2006, le Centaur était la première compagnie anglophone à recevoir le grand prix du Conseil des arts de Montréal, pour sa contribution remarquable à la vie théâtrale montréalaise ! » Une autre réussite de l’époque fut sans conteste celle de l’auteur montréalais Steve Galluccio et de la production Mambo Italiano, adaptée au cinéma. Roy Surette choisit quant à lui l’accent sur de multiples coproductions et il signa la mise en scène de Schwartz’s the Musical (2011) du tandem George Bowser et Rick Blue, un succès instantané qui força la première programmation estivale du Centaur. Puis, début 2017, la metteure en scène Eda Holmes reprit le bâton de la direction artistique du Centaur : « Je veux tirer profit des acquis du Centaur, ils reflètent la précieuse ouverture de la communauté montréalaise sur le monde extérieur. » Comme nombre de membres de la communauté théâtrale anglophone montréalaise, Eda Holmes, qui est originaire du sud des États-Unis, a fait ses études à l’École nationale de théâtre de Montréal et tissé des liens particuliers avec le Centaur : « J’ai eu mon premier contrat au Centaur, tout juste après mon diplôme en mise en scène; j’y ai fait mes premiers contacts professionnels et ce sont aussi ces liens privilégiés que nous aimons entretenir avec Montréal que je voulais mettre en lumière cette année. » Les artistes et artisans de la programmation 2018-2019 ont donc tous un lien particulier avec la métropole.
Des histoires pour l’espoir
Pourquoi commencer la saison avec Choir Boy ? « Pour être en phase avec les discussions récentes sur l’inclusion dans le domaine du théâtre, parce que je veux que le Centaur soit le théâtre de tous les Montréalais et enfin parce que les étoiles étaient alignées pour que cette production se fasse chez nous ! Simultanément, un collègue de Shaw, Floydd Ricketts s’est retrouvé à Montréal pour enseigner la musique afro-américaine spirituelle, et j’ai rencontré Mike Payette, un jeune directeur artistique montréalais pour qui j’ai eu un vrai coup de coeur”, ajoute Eda Holmes. Le jeune metteur en scène lui propose Choir Boy, une pièce de Tarell Alvin McCraney, l’auteur du scénario de Moonlight, long métrage couronné de l’Oscar du meilleur film en 2017. « Choir Boy aborde la vie d’un jeune homme de couleur à la voix d’ange qui fréquente une école extrêmement stricte, mais caresse des rêves de liberté… C’est une histoire rarement racontée, sur de jeunes hommes rassemblant chaque jour un peu du courage nécessaire pour devenir ce qu’ils sont destinés à être », raconte Eda Holmes. La musique spirituelle, le gospel, le R&B et les voix sublimes des talentueux comédiens font du spectacle un rendez-vous très attendu. « Le comédien Quincy Armorer a un point de vue unique sur notre société, il faut l’écouter – et lui aussi a un lien particulier avec le Centaur… Étudiant, il travaillait à la billetterie ! »
En novembre, en coproduction avec Canadian Stage, la directrice artistique du Centaur signera la mise en scène de The Children, de Lucy Kirkwood. Campée trois ans après un accident nucléaire identique à celui de Fukushima, The Children explore la parentalité et la responsabilité citoyenne dans un monde en proie aux changements climatiques et aux conséquences ravageuses de catastrophes nucléaires. « La pièce est un triangle amoureux qui n’est plus, une invitation au sacrifice, dit Eda Holmes. The Children nous montre tels que nous sommes – des irresponsables qui refusent de regarder la vérité en face, alors que nos enfants veulent sauver le monde. »
Le Centaur est un endroit précieux qui construit des ponts entre les communautés. Eda Holmes conclut : « Nous avons tous besoin de bonnes raisons de continuer d’espérer. »
Le Centaur présentera Choir Boy du 9 au 28 octobre et The Children du 6 au 25 novembre. Un événement-bénéfice pour la saison anniversaire incluant un cocktail dînatoire suivi d’un encan aura lieu le 16 octobre. www.centaurtheatre.com
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