Avec Jules et Joséphine, Frédéric Bélanger renoue avec l’univers de Jules Vernes, mettant en scène un auteur français en devenir, en dialogue avec une cousine québécoise. Un spectacle pour tous, résolument charmant. Salle Fred-Barry, jusqu’au 8 mars 24. https://www.theatreaqp.ca/jules-josephine/
Une création du Théâtre advienne que pourra est toujours un évènement et c’est devant une Salle Fred-Bary pleine (et donc surchauffée!) que les quatre comédiens de la distribution ont livré le texte de Philippe Robert, qui est efficace et atteint le public familial cible, sans ennuyer les adultes (1h15).
Avide de sciences et de découvertes, Joséphine Verne correspond presque frénétiquement avec son cousin français Jules. Leurs esprits vifs se stimulent, s’encouragent, se défient. L’imagination court dans la famille et une pensée commune hante les deux adolescents. « Des mondes que je ne soupçonne pas m’habitent » répètent-ils, avec juste ce qu’il faut de rêve dans la voix. Le texte est dit de façon enlevée, on ne s’ennuie à aucun moment.
Le décor est un immense escalier à double hélice et les deux cousins évoluent ainsi de façon parallèle. La comédienne Clara Prévost (Joséphine) livre son texte à la perfection, elle le projette parfaitement, ce qui est de plus en plus rare chez les jeunes interprètes. Le rôle sied à son enthousiasme. Yann Aspirot incarne avec un aplomb ( qui va décidément va en s’affirmant) un Jules Vernes en devenir. Aspirot signe aussi les chorégraphies du spectacle, et il utilise avec aisance toutes les longueurs de sa silhouette dégingandée lorsqu’il est en mouvement.
Art dramatique, mouvement, musique, la rencontre de plusieurs arts vivants est une des caractéristiques de la compagnie. Le Théâtre Advienne que pourra est aussi influencé par la commedia dell’arte et c’est ici surtout évident chez les personnages secondaires, qui ont le visage déformés par des grimaces, comme s’ils portaient vraiment les masques propres au genre (Milène Leclerc méconnaissable en Madame Sophie, avec une voix de crécelle à la Pantalon, et David Noël en Jacquot).
Peut-être que certains regretteront que la fiction n’ait pas été plus loin et que Joséphine et Jules ne poursuivent pas cette aventure épistolaire par une écriture conjointe.Toujours est-il que Jules et Juliette est un spectacle familial qui ouvrira certainement des discussions entre jeunes et moins jeunes, sur l’univers de Jules Vernes et peut-être aussi sur les réelles condition de vie des jeunes filles au 19e siècle.
Jules et Joséphine est bien évidement aussi une invitation à la découverte des ouvrages de Jules Vernes. Salle Fred-Barry, jusqu’au 8 mars 24. https://www.theatreaqp.ca/jules-josephine/