Ex Machina + Côté Danse présentent Hamlet, Prince du Danemark, dans une version ballet contemporain-théâtre. Dans le cadre de la saison de Danse Danse, au Théâtre Maisonneuve, jusqu’au 22 février et à Québec, du 7 au 11 mai https://www.lediamant.ca/
Après leur association autour de la pièce Frame by Frame (2018), le danseur étoile et chorégraphe Guillaume Côté ainsi que le metteur en scène Robert Lepage se retrouvent pour une nouvelle collaboration autour d’Hamlet, prince du Danemark. Guillaume Côté se consacrera ensuite à sa carrière de chorégraphe dès la fin de cette série de représentations.
Le tandem a choisi de suivre avec fidélité la tragédie écrite par Shakespeare, indiquant à l’aide de surtitres – parfois ludiques – l’entrée de chaque personnage. Mais comment évoquer une histoire par la danse, sans tomber dans la pantomime? C’est le défi de l’adaptation de cette pièce, qui avait d’abord été présentée au Festival des arts de Saint-Sauveur (2023).
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Guillaume Côté personnifie Hamlet. Photo: Stéphane Bourgeois
D’immenses rideaux, de couleur pourpre, s’ouvrent sur un banquet royal. Une grande table rectangulaire, des candélabres suspendus – le décors est faste mais sans fioritures inutiles. Les invités d’Hamlet plongent immédiatement dans une danse néo-classique, qui se mâtine parfois de mouvements plus contemporains ou inspirés par le hip-hop et le breakdance, comme pour le personnage d’Horatio (interprété avec force par Natasha Poon Woo). Jetés, battements, Le personnage d’Hamlet reste le plus classique. Chacun des personnages a sa couleur, sa façon de bouger.
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Ophélie se noie dans des flots de soie bleue.Photo: Stéphane Bourgeois
Un des tableaux les plus réussis est sans conteste celui d’Ophélie. Robert Lepage y utilise un truc qui a déjà fasciné le public dans Courville, une pièce de théâtre sur la période trouble de l’adolescence, mettant en scène des marionnettes géantes utilisées en théâtre japonais traditionnel. Une immense pièce de tissu satiné bleu recouvre la scène. Des comédiens en tiennent les coins et l’agitent doucement, y faisant naître une illusion de petites vagues très convaincante. Ophélie n’a plus qu’à se noyer dans ces flots. La scène des masques est elle aussi très forte.
Hamlet, prince du Danemark est un succès, même si l’exercice souffre de quelques longueurs. On aurait cependant aimé que Guillaume Côté et Robert Lepage prennent un peu de distance avec le texte. Repensons au Revisor (2019) de Crystal Pite. Une chorégraphie ne devrait-elle pas (idéalement) atteindre « quelque chose » qui ne peut être exprimé par des mots?
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Robert Lepage inclut des masques et du théâtre d’ombre dans sa mise en scène. Photo: Stéphane Bourgeois
En présentant le spectacle, Pierre Des Marais – directeur artistique et général de Danse Danse – s’est réjoui de présenter Hamlet, prince du Danemark devant une salle comble. Car si les arts souffrent cruellement de sous-financement, le public est au rendez-vous.
La pièce Hamlet, prince du Danemark est présentée dans le cadre de la saison de Danse Danse, au Théâtre Maisonneuve, jusqu’au 22 février et à Québec, du 7 au 11 mai https://www.lediamant.ca/
Consultez la suite de l’excellente 27ᵉ saison de Danse Danse