Après la nuit : voyage au bout du rêve

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Les acrobates d’Après la nuit en action - Crédit photo : Andrew Miller

Les acrobates d’Après la nuit en action – Crédit photo : Andrew Miller

Dernière chance de d’embarquer à bord du train du rêve de la troupe Nord Nord Est, qui présente Après la nuit, un spectacle de cirque-concert très réussi, spécialement conçu pour la salle circulaire. À la TOHU, dans le cade de Montréal Complétement Cirque. Jusqu’au 16 juillet.

Après la nuit est un spectacle dirigé par le comédien, musicien, chanteur, directeur artistique et metteur en scène Benoit Landry, connu pour ses collaboration avec le Cirque Éloize. C’est la TOHU qui l’a invité à créer un spectacle sur mesure pour la salle circulaire, un lieu qui a des capacités techniques exceptionnelles. Les acrobates peuvent en effet être suspendus n’importe où, rentrer, sortir par le plafond pendant que le public est assis à 360 degrés autour d’un espace central. Benoit Landry a aussi pensé que la salle pouvait accueillir une formation musicale et ainsi mêler les disciplines.

Trois paniers sont suspendus pour accueillir les voltigeurs, ornés et travaillés comme s’ils étaient en osier blanc un peu rococo. En ornement, des feuillages et des rubans. Au sol, les deux chanteuses claviéristes de la  formation montréalaise Chances, qui fait dans l’électro-pop, et leur batteur se serrent sur une petite scène ronde centrale décorée à l’avenant. Des cordages pendent artistiquement des paniers. Tout en haut, on devine le sommet du chapiteau.

Le rêve de voler

Enfant, Benoit Landry rêvait souvent qu’il volait. C’était toujours le même rêve, qui se passait toujours de la même manière – il se rendait compte qu’il était dans le rêve où il volait puis il allait voir ses amis, pour leur montrer comme il était facile de s’envoler. Ce rêve lui donnait un grand sentiment de liberté et de bien-être et c’est sur ces impressions que le créateur s’est connecté pour la création d’Après la nuit.

Le spectacle commence par une acrobate qui saute de façon gracile, d’un panier à l’autre. Vêtue d’une petite robe d’organza noire, elle est attachée par un élastique et, en prenant son élan, elle se propulse à une vitesse folle. Au sol, des danseurs de Hip-hop prennent la relève, avec une remarquable très jeune danseuse. Un numéro de corde suit, avec d’autres danseurs au sol. Les sorties se font par le haut des paniers, comme si les acrobates s’envolaient et se perdaient dans les cieux, ce qui sert le thème.

La ligne narrative du spectacle faiblit ensuite un peu mais le numéro de fil de fer est impressionnant et chapeau à celui qui présente quatre interprètes hissés par des câbles, tête en bas et qui demande une synchronisation impressionnante, beaucoup de force et de rythme.

Dans Après la nuit, des numéros de corde et d’élastique se succèdent - Crédit photo :Andrew Miller

Un numéro de corde dans Après la nuit – Crédit photo: Andrew Miller

Un tour de roue Cyr

La scène s’élève ensuite de plusieurs mètres, laissant toute la surface du sol aux acrobates. Un arlequin hip-hop évolue au sol puis des perroquets fantasmagoriques vont à l’assaut des premiers rangs de spectateurs. À tous moments, la direction artistique se soucie d’animer les différents niveaux de la scène et le résultat est convaincant. À souligner aussi, les  transitions entre les numéros (spécialement les jeux de miroirs) qui sont excellentes.

Une acrobate monte au centre de sa roue Cyr et, sans effort apparent, fait plusieurs tours de scène. Sa robe couleur lune se gonfle au fil des rotations et elle a l’air d’être en apesanteur, prête à s’envoler. C’est un moment magique. Suit un numéro d’acrobatie au sol: le fil-de-fériste fait maintenant des pirouettes sans élan. Il est rejoint par l’ensemble de la troupe qui semble ensorcelée par la fumée magique qui émane du centre du tapis posé au centre de la piste.

Les chansons du trio Chances accompagnent le spectacle du début à la fin, la formation joue même des pièces seule. Le spectacle y gagne un certain fil conducteur mais le volume pourrait être parfois un peu moins fort car, avec le béton, l’acoustique de la salle, même comble, n’est pas optimale.

Un moment spectaculaire tiré d’Après la nuit - Crédit photo : Andrew Miller

Un moment spectaculaire tiré d’Après la nuit – Crédit photo : Andrew Miller

Le dernier envol

Le premier personnage redescend du sommet du chapiteau à la rencontre d’un jeune homme. Elle semble réellement voler, cette fois – un peu comme la Fée Clochette! Elle disparait à nouveau vers les cimes du chapiteau et des aides fixent un harnais au jeune homme qui s’envole à son tour pour la rejoindre, dans la lumière diaphane des projecteurs. Un tableau touchant.

La scène surélevée redescend pour les deux derniers tableaux. Accroché par des élastiques, un couple d’acrobates se propulsera de plus en plus fort, réussissant à créer des figures élégantes et dynamiques. Puis, au dessus des nuages (recréés à l’aide de fumigènes) trois voltigeurs donnent de derniers frissons au public, du haut de leurs trapèzes. En s’attrapant avec les mains, ils finissent en formant une étoile parfaite au dessus de la foule et le public rugit de plaisir, comblé.

Après la nuit est présenté à la TOHU, dans le cade de Montréal Complétement Cirque. Jusqu’au 16 juillet.

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