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En 2010, le tromboniste Scott Thomson quittait la Ville Reine pour s’installer à Montréal. Désireux de changer de décor, il vient faire son tour chez nous, question de tâter le terrain. Dame Chance sourit dès le départ : le propriétaire du logement qu’il loue n’est nul autre que… Jean Derome ! Sept ans plus tard, il a trouvé sa place au sein du collectif Ambiances magnétiques en y devenant leur tromboniste de service. Outre des présences à titre d’accompagnateur, il a également réalisé deux disques à son nom pour l’étiquette.
Depuis l’an dernier, il a rehaussé considérablement son profil à titre d’organisateur de projets. En juin 2016, il a codirigé avec le saxo John Oswald un projet original pour orchestre de cuivres présenté au festival Suoni per il Popolo. Trois mois plus tard, il récidivait en rassemblant une formation ambitieuse de vingt musiciens de Montréal et de Toronto autour du saxophoniste Roscoe Mitchell. Jamais deux sans trois, Thomson relève un nouveau défi cette année en assumant la direction artistique du Guelph Jazz Festival.
Fondé en 1994 par Ajay Heble, professeur de littérature à l’université locale, cet événement mise particulièrement sur un jazz très contemporain, voire expérimental. En 2015, son âme dirigeante s’est retirée de ses fonctions de programmateur, le vide étant comblé par une première directrice intérimaire cette même année et un second l’année suivante. Thomson, pour sa part, était depuis longtemps un habitué de ces scènes, donc en pays de connaissance. Pour la vingt-quatrième édition, tenue ce mois-ci, il compte bien plus faire sa marque derrière la scène que devant public.
Pour lui, tout s’est passé de fil en aiguille. « Le festival était aussi aux prises avec de sérieux problèmes financiers l’automne dernier, son avenir remis en question, mais un nouveau conseil a décidé de poursuivre. Un concours a donc été ouvert pour le poste; j’ai posé ma candidature, on m’a convoqué à une entrevue et, trois semaines plus tard, après le Nouvel An, on m’a engagé. »
Un défi de taille l’attendait, car il n’avait que trois mois pour boucler la programmation, et ce, dans un cadre financier encore serré. « C’est un peu comme un test de qualification, autant pour moi, car on m’a fait signer un contrat d’un an, que pour la survie même du festival à plus long terme. »
Thomson tient avant toute chose à maintenir ce fil conducteur aventureux. Par ailleurs, le festival accueille un symposium dédié à l’improvisation auquel sont convoqués des experts dans le domaine, une composante dirigée désormais par le professeur Heble.
Outre les efforts déployés sur le contenu, un directeur artistique doit aussi penser contenant, soit à le rendre attrayant et convivial. Cette année, Thomson a instauré des arrangements forfaitaires d’un jour (le samedi, journée habituellement la plus remplie) ainsi qu’un service de navette depuis Toronto pour les intéressés.
Bien qu’il soit musicien avant tout, Thomson ne veut pas se servir du festival pour ses ambitions artistiques. « Je serai là uniquement pour écouter. Si les circonstances le justifient un jour, je jouerai, mais ce n’est pas mon but. »
Guelph Jazz Festival 13-17 sept.
Programmation complète : www.guelphjazzfestival.com
Scott Thomson en musique
Songs and Disguises from the Muted Note (Ambiances magnétiques AM 227) 2015
Solos de trombone à heures indues (Édition limitée tirée à compte d’auteur) 2017
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