Concerts quotidiens de la salle Bourgie
Sur fond de fermeture et de réouverture des salles de spectacles, la programmation de la salle Bourgie a été quelque peu modifiée. En février, il y aura une alternance entre webdiffusions et concerts en présentiel. En mars, le nombre d’événements grimpe en flèche.
Le 11 février, en salle et en webdiffusion, l’ensemble Pallade Musica nous plonge dans l’univers de l’une des mécènes les plus influentes du XVIIe siècle, la reine Christine de Suède. Exceptionnellement instruite et mélomane, cette dernière recourait aux services d’un orchestre à Rome, dirigé par le violoniste Carlo Ambrogio Lonati, et engagea d’autres musiciens réputés de l’époque, dont le luthiste Lelio Colista, le violoniste Archangelo Corelli et le violoncelliste Giovanni Lulier. On retrouve ainsi au programme des œuvres de ces maîtres italiens, interprétées ici par Tanya LaPerrière et Guillaume Villeneuve aux violons, Elinor Frey au violoncelle, Esteban La Rotta au théorbe et Mélisande McNabney, clavecin.
Le mois de mars commence sur les chapeaux de roue avec une série de deux récitals du pianiste Charles Richard-Hamelin dans un répertoire entièrement français (2 et 3 mars). Du 8 au 13 mars, c’est un concert par jour que nous propose la salle Bourgie avec notamment un événement entièrement féminin pour souligner la Journée de la femme (8 mars). Rebelote du 16 au 20 mars avec, entre autres, le Carnaval des animaux de Saint-Saëns pour clore cet enchaînement quotidien de concerts.
Deux Requiems en un concert
Le 13 février, à la Maison symphonique, les Productions GFN présentent les requiems de Fauré et Duruflé, deux œuvres phares du répertoire sacré et visionnaires par leur modernité. Fauré compose une musique lumineuse empreinte de tendresse, un modèle d’impressionnisme musical, tandis que Duruflé puise dans les monodies du Moyen-Âge pour élaborer un style singulier qui continue d’influencer les compositeurs d’aujourd’hui. Sous la direction de Francis Choinière, l’orchestre sera joint par l’Ensemble vocal Arts-Québec ainsi que les solistes Marie-Andrée Mathieu, mezzo-soprano, et Dominique Côté, baryton. La partie à l’orgue a été confiée à Jonathan Oldengarm.
Les chambristes de Pro Musica
La Société Pro Musica continue de proposer ses deux séries phares que sont les Cartes blanches et les Mélodînes. Le 13 février, au Centre Phi, le violoniste solo de l’Orchestre symphonique de Toronto, Jonathan Crow, et le pianiste Philip Chiu présentent des œuvres de Farrenc et Franck.
Le 20 mars, Jonathan Crow sera de retour avec le violoniste Andrew Wan, l’altiste Sharon Wei et le violoncelliste Brian Manker. Ensemble, ils forment le Nouveau quatuor à cordes Orford et seront joints au piano par Stéphane Lemelin. Au programme, des œuvres américaines ou d’inspiration américaine de Dvořák, Montgomery et Beach.
Dans la série Mélodînes, qui a lieu à 12 h 10 à la salle Claude-Léveillé de la Place des arts, le violoncelliste Dominique Beauséjour-Ostiguy et le pianiste Jean-Michel Dubé interpréteront, le 1er mars, un répertoire entièrement québécois avec des œuvres de Mathieu, Gagnon et Beauséjour-Ostiguy lui-même. Enfin, le 5 avril, la violoniste Marie Bégin et le pianiste Samuel Blanchette-Gagnon concocteront un menu à saveur nordique : Grieg, le Norvégien, et Sibelius, le Finlandais, seront à l’honneur.
Le Trio Fibonacci en plein coeur
Notre critique du concert du 4 décembre 2021 avait salué la prestation du Trio Fibonnaci à la salle Bourgie. Pour l’occasion, la violoniste Julie-Anne Derome et le violoncelliste Gabriel Prynn, membres fondateurs de l’ensemble, inauguraient leur nouvelle association avec la pianiste Meagan Milatz.
C’est ce même concert Schubert en plein cœur qui sera diffusé en ligne du 14 au 28 février. Au programme, deux œuvres phares du compositeur viennois composées l’année avant sa mort en 1828 : le Notturno, D. 897, et le Trio no 2, D. 929, célèbre notamment pour son deuxième mouvement qui a souvent été repris au cinéma.
Le 27 mars, à la Maison de la culture Francis-Brisson (Shawinigan), le Trio Fibonacci invite son public à découvrir les géants du minimalisme. Ce concert mettra à l’honneur les musiques de Ludovico Einaudi et Max Richter, mais aussi Arvo Pärt et… Hildegarde de Bingen ! Michael Nyman et Brian Eno offriront encore un autre visage du minimalisme. Programme similaire, incluant Einaudi et Richter, le 8 avril à la salle Bourgie.
L’Orchestre classique entre l’Ukraine et l’Espagne
Pour son concert du 15 février, l’OCM emprunte les chemins d’Europe de l’Est avec un programme incluant la première mondiale de La galerie de Kurelek de la compositrice ukraino-canadienne Larysa Kuzmenko inspirée des peintures de William Kurelek, la Sérénade pour cordes de Dvořák et Melodiya de Skoryk, compositeur ukrainien décédé en 2020. En guise de conclusion, la trompettiste canadienne Karen Donnelly et le pianiste ukraino-canadien Serhiy Salov joueront le double concerto de Chostakovitch pour leurs instruments respectifs.
Les 8 et 9 mars, rendez-vous en Espagne ! L’OCM présente Carmen de Bizet en version concert et abrégée avec la mezzo-soprano libano-canadienne Julie Nesrallah dans le rôle-titre. Le ténor Ernesto Ramírez (Don José), la soprano Suzanne Taffot (Micaëla) et le baryton Hugo Laporte (Escamillo) complètent la distribution. La mise en espace sera assurée par Eda Holmes, directrice artistique du Théâtre du Centaur. À la salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau.
L’Ensemble Caprice en virtuel
Jusqu’au 19 février, l’orchestre de chambre dirigé par Matthias Maute propose une série de webdiffusions d’un concert de cantates de Jean Sébastien Bach enregistré depuis la salle Bourgie. À cette occasion, les musiciens étaient joints par Hélène Brunet, soprano, Nicholas Burns, haute-contre, Nils Brown, ténor, et Dion Mazerolle, baryton. En présentiel, l’Ensemble Caprice partira en tournée à New York à la fin du mois de février pour un concert en collaboration avec l’ensemble vocal Tenet, diffusée en ligne à partir du 1er mars. Au programme, Les Plaisirs de Versailles, opéra du compositeur baroque Marc-Antoine Charpentier.
Le public québécois pourra néanmoins profiter de l’Ensemble Caprice en chair et en os, le 31 mars, à l’occasion de la période de Pâques. C’est donc tout naturellement que les musiciens interpréteront des extraits des oratorios de Pâques et de l’Ascension.
Plus de détails à venir au www.ensemblecaprice.com
Le Quatuor Molinari reçoit les lauréats de son 8e concours de composition
Formé d’Olga Ranzenhofer et Antoine Bareil aux violons, Frédéric Lambert à l’alto et Pierre-Alain Bouvrette au violoncelle, l’ensemble contemporain Quatuor Molinari présente, le 25 février, le concert des lauréats de son 8e concours de composition. Le concert met à l’affiche les quatre œuvres retenues parmi 115 partitions, lesquelles seront donc créées à Montréal au Conservatoire de musique de Montréal et interprétées par le Quatuor Molinari. À noter que 33 pays étaient représentés par les compositeurs candidats, signe de la très grande portée internationale du concours. À la fin du concert, le jury, formé des musiciens du quatuor et des compositeurs Denis Gougeon et Jimmie Le Blanc, se réunira pour déterminer le grand gagnant.
Quelques jours plus tôt, le 22 février, une rencontre ouverte au public est prévue avec les quatre lauréats. L’occasion de discuter de la démarche artistique de chacun. Joan Bachs (Allemagne), Christian Paterniti et Enrico Scaccaglia (Italie) ainsi que Tigrio Emmanuel Francisco Rodriguez Witrago (Mexique) seront exceptionnellement à Montréal pour travailler avec les musiciens du Quatuor Molinari en vue du concert.
L’Orchestre Métropolitain au rythme de la danse
L’OM prévoit deux concerts en février, dont un avec Miloš Karadaglić, le 27 février à la Maison symphonique. Le guitariste originaire du Monténégro se joindra aux musiciens de l’orchestre, sous la direction de la cheffe JoAnn Falletta, pour jouer Ink Dark Moon du compositeur britannique Joby Talbot. Inspirée des rythmes de danse des Balkans, l’œuvre rappelle en outre les grandes partitions de musique de film. Le programme puise également dans la musique folklorique avec les Danses de Galánta du compositeur hongrois Kodály. Enfin, les Danses symphoniques de Rachmaninov concluent cette soirée qui porte bien son nom : Invitation à la danse.
Le 26 mars, c’est plutôt dans ses propres rangs que l’OM ira chercher la soliste. La violoniste Yukari Cousineau pourra s’illustrer dans le concerto de Nielsen, une oeuvre à découvrir qui mêle simplicité, bonne humeur et mélodies enivrantes, selon l’OM. Également au programme, un concerto atypique de Bartók, pour orchestre. Le compositeur met ici en valeur différentes sections d’instruments à tour de rôle et quelques duos. Sous la direction de Nicolas Ellis.
La SMCQ poursuit sa série de portraits
Après Simon Bertrand, le 30 janvier, la Société de musique contemporaine du Québec mettra en lumière d’autres compositeurs d’ici. La formule reste la même, celle des portraits en musique.
Le 27 février, à la salle Pierre-Mercure, c’est Michel Longtin qui aura les honneurs de la SMCQ. Ce portrait regroupe trois pièces majeures du compositeur, dont une création, interprétées par le clarinettiste André Moisan, Sixtrum et l’ensemble de la SMCQ, sous la direction de Guillaume Bourgogne.
Un mois plus tard, le 27 mars, le public pourra découvrir ou redécouvrir l’univers musical de Jean Lesage à travers cinq compositions s’échelonnant de 1993 à 2018. Des projections vidéo accompagneront cette musique qui, selon la SMCQ, « traverse le temps et les styles ». Guillaume Bourgogne sera de retour au podium.
La Nef prend le large
Après la présentation de l’album Long Way Home, le 5 février, la compagnie La Nef nous invite à un autre voyage lointain, cette fois sur les mers, par l’entremise de l’album Baratin d’marins. Avec Claire Gignac à la réalisation et Seán Dagher à la direction musicale, cet album mettra en valeur un répertoire de chants traditionnels de marins issus du Québec, mais principalement de France dans des arrangements originaux pour voix solo et chœur mixte. L’équipage sera composé de Pierre-Alexandre Saint-Yves, Kate Bevan-Baker, Alex Kehler, Amanda Keesmaat et Éric Breton. Outre le violon, le violoncelle et la flûte à bec, ils auront sous la main quelques curiosités comme le nyckelharpa, le kanoun, le bansuri et le chalumeau. Concert et lancement de l’album le 10 mars, à la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours.
L’ONJM sur la toile
De son côté, l’Orchestre national de jazz de Montréal présente la dernière composition de Jean-Nicolas Trottier, le 12 mars, dans un événement virtuel. Avec Chakras, le directeur musical de l’ONJM met en musique les différents états d’âme atteints en méditant profondément sur chacun des sept centres énergétiques majeurs du corps. Il nous propose un voyage à l’intérieur de lui-même afin de nous faire découvrir les différents univers liés à chacun de ses chakras et invite les solistes de l’ensemble à teinter ces expériences de leurs couleurs propres, peut-on lire sur le site web de l’orchestre de jazz. Parmi les musiciens figurent Jocelyn Couture et Aron Doyle aux trompettes, Samuel Blais, Annie Dominique et Benjamin Deschamps aux saxophones et Jean-Nicolas Trottier lui-même au trombone.