Voces Boreales | Le Chemin des miracles du 20 au 24 juin

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Par Justin Bernard et Dino Spaziani.

Lundi 19 juin, nous étions conviés pour l’avant-première d’une installation multidimensionnelle particulière. À la fois très sensorielle avec sons, images et lumières, à la fois extrasensorielle, philosophique, spirituelle, nous étions invités à cheminer autant intérieurement qu’extérieurement, dans l’Église unie Saint-James du centre-ville de Montréal.

L’installation dans laquelle évolue l’œuvre de Joby Talbot, Path of Miracles (2005), nous amène à l’époque des premiers pèlerins du chemin de Compostelle. 4 coquilles-stations-écrans nous font parcourir l’histoire de l’apôtre de Jésus, Saint Jacques, et même après sa mort lorsque la nuée étoilée révéla l’emplacement de sa sépulture. La disposition de 18 haut-parleurs, un pour chacune des 18 voix du chœur Voces Boreales, nous transporte dans une expérience unique de spatialisation sonore qui se doit d’être entendue. « Si vous vous êtes déjà demandé ce qu’un chef peut bien entendre et ressentir quand il est au bout de la scène (dans le sweet spot), en tant que premier receveur de la sonorité d’un choeur, vous en aurez une bonne idée ici. Vous pourrez vous promener d’un banc de l’église à un autre et distinguer chacun des pupitres, des voix aiguës aux plus profondes », nous raconte Andrew Gray, directeur artistique de Voces Boreales.

Le concept et l’idéation de ce projet est venu de Pierre Thibaudeau, vice-président du conseil d’administration et directeur artistique du Chemin des miracles. « J’ose à peine le dire, mais merci à la pandémie de nous avoir donné le temps nécessaire pour accomplir toute cette tâche ». Les images ont été créées par Jean Piché et le livret est de Robert Dickinson.

Si vous avez l’âme d’un pèlerin ou si vous aimez tout simplement vous plonger dans un univers sonore qui donne une sensation d’infini, ce spectacle pour les yeux et les oreilles est fait pour vous.

Synopsis

Voces Boreales est fier de présenter une installation déambulatoire immersive — son, image et lumière — à la fine pointe de la technologie, sous la forme d’un « pèlerinage urbain » initiatique au cœur de la magnifique église unie St. James. Le « pèlerin » découvre le chef-d’œuvre choral de Joby Talbot, Path of Miracles (2005), en marchant le long d’un camino de Compostelle coloré. Ce trajet multisensoriel — entre marche, écoute et contemplation — l’invite à l’introspection et à la découverte du propos de l’œuvre, du contexte du pèlerinage et de la légende de saint Jacques.

Inspirés par le camino francés de Compostelle — la vénérable route des pèlerins de Saint-Jacques dans le nord de l’Espagne —, les quatre mouvements même de l’œuvre de Talbot, chargés d’une émotion pure, invitent à un pèlerinage musical : de « Roncevaux », dans les Pyrénées, en passant par l’austère « Burgos » et la solaire « León » jusqu’à la verdoyante « Santiago ». Chaque mouvement revêt des contours chatoyants et variés, s’inspirant entre autres du plain-chant, du Pasiputput taïwanais (notons les saisissantes vocalisations en ouverture du premier mouvement), des répétitions obsessionnelles et des lents changements de phase du minimalisme. Au-delà de la complexité de cet assemblage de 17 lignes vocales indépendantes, la partition nous offre un mysticisme musical dans sa forme la plus riche et la plus envoûtante, puisant à toutes les traditions sans jamais perdre la clarté du propos. Un savant réseau de haut-parleurs dans l’espace de St. James donne naissance à la trame monumentale de ce périple musical qu’accompagne une présentation visuelle à couper le souffle.

C’est l’une des grandes œuvres du siècle. Lorsque vous l’avez interprétée, vous sortez de scène comblé et émerveillé par ce qui vient de se passer. C’est une œuvre unique.
– Andrew Gray, directeur artistique

Le Chemin des miracles, une expérience multisensorielle à découvrir jusqu’au samedi 24 juin à l’Église unie Saint-James.

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