Erin Wall, 1975-2020

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Erin Wall, originaire de Calgary (et qui a grandi à Vancouver), dont la voix somptueuse et la présence distinguée sur scène la tenaient occupée comme chanteuse de concert et d’opéra, est décédée à 44 ans.

On savait depuis janvier 2018 que la soprano souffrait d’un cancer du sein. Dans l’un de ses tweets, elle a fait référence aux conséquences de la COVID-19 en plus de sa maladie : « J’étais une chanteuse d’opéra, lit-on dans ce qui semble être son dernier message. Puis, la COVID-19 et le cancer de stade IV ont tout changé. »

Habituée des grandes scènes du monde entier, Wall a chanté en 2017 l’Arabella de Strauss avec la Canadian Opera Company et fut soliste dans Ein deutsches Requiem de Brahms avec l’Orchestre symphonique de Toronto.

La force de sa voix de haut en bas du registre en a fait une candidate de premier choix pour les œuvres symphoniques. Une critique de la Gazette de Montréal notait que Wall « avait interprété apparemment sans effort la partie de soprano notoirement éprouvante » dans une représentation en 2006 de la Symphonie n° 9 de Beethoven à la Place des Arts, où Kent Nagano apparaissait pour la première fois en tant que directeur musical de l’Orchestre symphonique de Montréal.

Son dernier rôle semble avoir été Magna Peccatrix dans la Symphonie n ° 8 de Mahler les 18 et 19 janvier 2020, avec le City of Birmingham Orchestra sous Mirga Gražinytė-Tyla. « Sa voix portait clairement et dramatiquement dans les grands moments, malgré tout le tumulte musical qui l’entourait », a rapporté un critique.

Sa mort survient presque deux ans après que Wall ait annulé une prestation à Chicago dans le Faust de Gounod afin de recevoir un traitement de chimiothérapie. Elle avait repris le travail en juin 2018 pour la production de Peter Grimes, de Britten, à Vancouver, où elle a grandi.

« Ce qui est bien quand on doit vivre avec un cancer et les traitements contre le cancer, ce sont tous les moments où on se sent revenir à la normale, où on fait quelque chose qui nous élève, nous donne du bonheur et de l’espoir, et c’est ce que le chant m’a apporté », a déclaré Wall sur les ondes de la CBC à l’époque.

Selon l’Encyclopédie canadienne, Wall a obtenu un baccalauréat en musique de la Western Washington University en 1998 avant de poursuivre une maîtrise à la Shepherd School of Music de la Rice University à Houston. « En 2000, Erin Wall étudie également au Aspen Music Festival et à la Music Academy of the West, où enseignent Marilyn Horne et Warren Jones. Elle fait ensuite ses débuts professionnels en 2001 comme membre du Ryan Opera Center du Lyric Opera de Chicago. Elle est lauréate de la bourse d’études Sara Tucker (2002) et du prix Richard Tucker (2004), remis par la Fondation Richard Tucker. En 2003, elle s’attire l’éloge de la critique alors qu’elle représente le Canada en finale du concours BBC Cardiff Singer of the World tenu au pays de Galles. »

Ayant la double citoyenneté américaine et canadienne, Wall a vécu à Chicago de 2001 à 2009, année où elle est revenue au Canada. Selon son site Web, Wall vivait à Toronto avec son mari et ses enfants. En réponse à la question « quel disque amèneriez-vous sur une île déserte ? », Wall avait mentionné un enregistrement de Bach avec Lorraine Hunt Lieberson (1954-2006), une chanteuse connue pour son travail courageux malgré ce qui s’est avéré un cas mortel de cancer du sein.

Dans son dernier tweet, Wall appelait à ne pas utiliser le mot « combat » en parlant de sa maladie. La tenue d’une cérémonie commémorative n’était pas encore annoncée au moment de la publication.

Quelques interprétations marquantes

“I know that my Redeemer liveth” Le Messie, Handel

“Frühling” Vier letzte Lieder, Strauss 

“Ich kann nicht sitzen” Elektra, Strauss

Traduction par Andréanne Venne

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