Critique | Elisabeth St-Gelais et ses amies font vibrer la salle Joseph-Rouleau

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Elisabeth St-Gelais a le vent en poupe! Gagnante du prix d’Europe 2023, la jeune soprano a reçu le prix du public au Center Stage Competition 2023 du Canadian Opera Company ainsi que le titre de Révélation Radio-Canada Classique 2023-2024.

En ce début de saison, elle s’est vu offrir une résidence d’artiste par les Jeunesses Musicales Canada, qui fêtent leur 75e anniversaire. Mme St-Gelais aura droit à plusieurs cartes blanches dans le cadre des concerts apéros de l’institution. La première de cette série avait lieu le 12 septembre dernier, à la salle Joseph-Rouleau.

Accompagnée par la pianiste Louise Pelletier, qui campait son rôle à la perfection, la diplômée de l’école Schulich de l’Université McGill, s’est offerte la présence d’une autre jeune soprano formée dans les mêmes classes, Mary Jane Egan.

Elles se sont d’abord succédé sur la scène; St-Gelais, dans le célèbre Chant à la lune de Dvořák et Egan, dans les Zigeunermelodien, opus 55, du même compositeur. Elles ont ensuite chanté en duo quelques morceaux du répertoire russe. L’opus 46 de Tchaïkovski, qui totalisent 6 duos, a agréablement bercé l’auditoire. Les deux interprètes, riches de voix contrastantes, laissaient entrevoir tout l’éventail de possibilités offert par leurs différences de timbres, entre amalgames et symbioses. Elisabeth St-Gelais a terminé la soirée par un émouvant extrait de l’opéra Eugène Onéguine, l’air de la lettre de Tatiana.

C’est une voix unique qu’on a eu la chance d’entendre, même si parfois elle pouvait sembler un peu trop grande pour l’espace restreint de la salle.  Son volume sonore allait au-delà des limites acoustiques d’une enceinte ne pouvant accueillir que 100 personnes. Heureusement, les passages où le medium et le médium bas feutrés ont dévoilé une panoplie de couleurs rarement entendue chez une jeune soprano. Les expressions engagées et l’émotion palpable ont révélé que l’artiste est d’ores et déjà très bien outillée pour faire face à de grands rôles à l’opéra. Mme St-Gelais serait certainement une redoutable candidate au Concours musical international de Montréal, dont l’édition Voix reprendra en 2025.

À la fin du concert, nous lui avons demandé si sa voix n’avait pas les qualités de celle d’une soprano dramatique. Elle a répondu simplement : « L’avenir le dira. Pour l’instant, je suis une soprano full lyrique! »

Pour ses deux prochaines cartes blanches, la chanteuse changera complètement de répertoire. Le 10 octobre, elle nous transportera dans une Musique nouvelle & poésie autochtone : des arrangements de son cru, inspirés des textes de Joséphine Bacon. Pour l’occasion, Mme St-Gelais a obtenu les collaborations de Philippe Brochu-Pelletier, saxophoniste jazz établi, et de Julien Sagot, percussionniste et membre du groupe KARKWA. Improvisations à l’horizon. https://www.jmcanada.ca/fr/concerts/elisabeth-st-gelais-musique-nouvelle-poesie-autochtone/

Le 14 novembre, place à une Soirée romantique allemande avec à nouveau la pianiste Louise pelletier et la clarinettiste émérite Maryse Legault, « l’une des seules Canadiennes à jouer les clarinettes d’époque et la première diplômée québécoise dans son domaine », peut-on lire dans la biographie d’instrumentiste.

https://www.jmcanada.ca/fr/concerts/elisabeth-st-gelais-soiree-romantique-allemande/

Entre temps, le 19 septembre prochain, à l’auditorium des Archives nationales du Québec, Jeunesses Musicales Canada présentera La voix humaine de Poulenc, Je chante la nuit & autres mélodies avec Lucie St-Martin, soprano, Olivier Bergeron, baryton, et Rebecca Klassen-Wiebe, piano.

https://www.jmcanada.ca/fr/concerts/la-voix-humaine-de-poulenc-et-histoires-naturelles-de-ravel/

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