Corteo, la joie du cirque baroque
par Nathalie De Han
Créé à Montréal en 2005, Corteo marque la première collaboration de Daniele Finzi Pasca avec le Cirque du Soleil. Le créateur suisse conçoit des bijoux de spectacles et Corteo n’y fait pas exception.
Corteo signifie cortège en italien et désigne la joyeuse procession que le clown Mauro imagine pour souligner son passage dans l’au-delà et que nous découvrons à demi-suspendue, entre ciel étrange et terre poétique. Un lit volant, des matelas trampolines, une échelle qui tient debout toute seule, un ange… notre clown rêve-t-il ? Porté par des élans tantôt lyriques, tantôt cocasses et alliant exploits acrobatiques, numéros de clowns et jeu d’acteurs, Corteo plonge le spectateur dans un univers onirique aussi théâtral que ludique.
Le spectacle a visité plus de 19 pays sous grand chapiteau, avant d’être adapté en 2017 à la formule aréna. Lors de cette transformation, de nouveaux numéros ont été ajoutés et l’histoire a été légèrement modifiée. La créatrice de costumes Dominique Lemieux, dont le travail fait partie intégrante de la signature du Cirque du Soleil, a créé les 260 costumes des personnages de Corteo (chaque robe d’ange nécessite 25 mètres de tissu). La salle et l’espace scénique sont divisés en deux, de manière à ce que l’audience voie aussi le public qui lui fait face. Un téléphérique en acier et trois rails, chacun équipé de deux plateformes, surplombent la scène et servent au déplacement des éléments scéniques et des acrobates, tandis qu’un labyrinthe se trouve au milieu de l’espace scénique.
Mais est-ce un miracle ? Le commémoré assiste à son propre cortège. Corteo est une fête intemporelle où le rêve est plus vrai que la réalité.
Corteo du Cirque du Soleil est présenté au Centre Bell, du 19 au 30 décembre 2018. www.cirquedusoleil.com
________
Cirque Alfonse : Variation sur le folklore québécois
par Olivier Dumas
C’est en 2005 dans la région de Lanaudière, plus précisément dans le village de Saint-Alphonse-Rodriguez, que débute leur aventure singulière. Un an plus tard, leur premier spectacle, La Brunante, prend vie sous un chapiteau. Les numéros de cirque et danse s’harmonisent à l’esprit des veillées de musique traditionnelle.Si le cirque est souvent perçu comme un art sans véritable attachement géographique ou sentiment d’appartenance, certains de ses artisans comme le Cirque Alfonse démontrent avec éclat le contraire. Avant d’être un regroupement professionnel, le Cirque Alfonse constitue une véritable famille québécoise toujours en quête de liberté et de plaisir. Par son désir de prolonger la tradition du cirque nomade, il conjugue des préoccupations contemporaines et nos racines. Il s’est construit autour d’Alain Carabinier Lépine, artiste de cirque, sa sœur Julie Carabinier, danseuse de formation, leur père Alain Carabinier et Geneviève Gauthier, également artiste circassienne.
En 2010, une nouvelle création voit le jour dans la vieille grange de la terre familiale. Transposé dans un camp de bûcherons, Timber ! se permet bien des audaces : des numéros de jonglerie avec haches, un autre avec une scie à deux poignés, un main à main sur d’énormes billots de bois… En plus de sa présence remarquée au Festival Montréal Complètement Cirque, la production a connu plus de 250 représentations dans près d’une quinzaine de pays.
Quatre ans plus tard, une troisième œuvre scénique, BARBU foire électro trad, nous replonge cette fois-ci dans les foires d’antan de la fin du 19e siècle, tout en intégrant des technologies du nouveau millénaire.
Tout récemment, une nouvelle proposition du Cirque Alfonse trimballe ses pénates à travers le monde. TABARNAK, happening d’après le plus célèbre juron québécois, fusionne le cirque avec le rock, les rituels de la messe et les chansons à répondre. Rarement un héritage religieux aura été souligné de manière aussi décapante.
Pour de l’information sur la compagnie et ses activités : www.cirquealfonse.com
_______
En piste, regroupement national des Arts du Cirque
par Olivier Dumas
Depuis sa fondation en 1997, l’organisme sans but lucratif En Piste, connu aussi sous le nom de Regroupement national des arts du cirque, est devenu un joueur important du milieu artistique. Cherchant toujours à rejoindre le plus de professionnels de la pratique circassienne à travers le Canada, il se consacre à promouvoir les nombreuses dimensions du cirque. Sa mission porte principalement sur les cinq axes suivants : la concertation, la représentation, la valorisation des arts du cirque, le développement professionnel et la vie associative.
En Piste travaille également à mettre sur pied les conditions favorables au développement des arts circassiens à la grandeur du territoire canadien, à en faire la promotion auprès des différents paliers de gouvernement, des diffuseurs potentiels et des communautés d’affaires dans le but d’attirer de nouveaux publics. Active, l’organisation sollicite toujours de nouveaux partenaires, en plus d’encourager les initiatives créatrices de ses plus de 450 membres actuels.
Sur le site Internet et les réseaux sociaux, les membres trouvent notamment de l’information sur des formations variées, des spectacles à venir ou encore des programmes de subvention.
Parmi les principales réalisations d’En Piste depuis sa création, soulignons les premiers États généraux des arts du cirque (1999), la reconnaissance du cirque comme un art à part entière par le Conseil des arts et des lettres du Québec (2001), la création de La TOHU (2004) et la présentation annuelle du Festival Montréal Complètement Cirque depuis 2010.
L’organisme qui a soufflé ses vingt bougies l’an dernier est présentement dirigé par Christine Bouchard. À cette occasion, il a proposé un plan directeur d’ici 2027 dans le but d’instaurer une politique nationale des arts du cirque.
Pour en savoir plus sur En Piste : www.enpiste.qc.ca