CMIM 2023: nos pronostics

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par Béatrice M. Cadrin,
Rasha Masalkhi et Andrea Rush

Béatrice Cadrin possède une longue expérience comme altiste pigiste au sein d’ensembles au Québec, en Allemagne et en Californie. Rasha Masalkhi est violoniste titulaire au sein de l’Ensemble Obiora. Andrea Rush réside à Toronto. Elle a été violoncelliste d’Orchestra Toronto et altiste du Strings Attached Orchestra, deux orchestres communautaires de la région.

Cette année, comme à chaque nouvelle édition du Concours musical international de Montréal (CMIM), La Scena musicale a fait appel à une équipe de connaisseurs et de praticiens afin d’évaluer les chances des différents candidats. L’édition 2023 sera consacrée au violon. Voici les artistes que nous avons retenus pour vous, parmi la liste des 24 qui s’affronteront à partir du 22 avril jusqu’au 4 mai.

Yeyeong Jin (Corée du Sud)

Âgée de 20 ans, cette brillante violoniste étudie actuellement à la Juilliard School auprès d’Itzhak Perlman et de Li Lin. « La beauté de ses sonorités et la délicatesse de son interprétation sont remarquables. Elle est une excellente ambassadrice du programme musical Perlman. L’influence du maître est évidente dans ses prestations hors du commun », estime Andrea Rush. Pour Rasha Masalkhi, Yeyeong Jin fait figure de grandissime favorite. « Elle va gagner ! Elle est très forte techniquement et aussi une artiste accomplie. Toutefois, le Brahms que j’ai entendu d’elle ne me semblait pas aussi brillant que le reste de son répertoire », fait-elle remarquer. D’après Béatrice Cadrin, Yeyeong Jin s’impose de manière assez évidente comme la candidate qui réunit (presque) toutes les qualités requises pour remporter le CMIM 2023.

Projection : 1er prix (Béatrice), 1er prix (Rasha), 2e prix (Andrea)

Bohdan Luts (Ukraine)

Ce violoniste ukrainien a été admis à l’International Menuhin Music Academy (Suisse). En 2022, à tout juste 17 ans, il a remporté le premier prix du prestigieux Concours international Carl Nielsen au Danemark et le premier prix du deuxième Concours international de violon Alberto Lysy à Gstaad. « Son jeu imprègne la musique d’un sens très raffiné d’une profondeur de sentiment qui dépasse largement son jeune âge. Pour faire valoir ses intentions, il tire facilement son archet sur une large palette de timbres », déclare Andrea Rush. « Il possède une grande maturité malgré son jeune âge », poursuit Rasha Masalkhi. Né le 28 novembre 2004, l’Ukrainien n’aura, en effet, que 18 ans et 5 mois au moment du concours. Un premier prix décerné à Bohdan Luts serait un véritable pari sur l’avenir, mais tout à fait réaliste.

Projection : 3e prix (Béatrice), 2e prix (Rasha), 1er prix (Andrea)

Le choix d’Andrea: Michael Shaham (Israël)

« Il tient le violon comme si celui-ci était une extension de son cœur. Son jeu incarne une qualité distincte et chaleureuse digne d’une âme pure. Issu d’une famille de musiciens, il considère son père comme l’un de ses principaux professeurs. Doté d’un talent exceptionnel, sa technique est sans faille. »

Projection : 3e prix (Andrea)

En outre, les prestations de Leonard Fu (Allemagne) et Nathan Meltzer (États-Unis) ont laissé à Andrea Rush une forte impression. « La maîtrise technique de M. Fu est fascinante. Il joue avec présence et assurance, avec un lyrisme passionné. M. Meltzer est lui aussi un artiste plein d’assurance, avec un sens du plaisir sans réserve et une technique sans faille comme principaux atouts. À n’en pas douter, il saura bien communiquer avec le public. » Béatrice Cadrin ajoute : « Il est extrêmement solide d’un point de vue technique. »

Le choix de Béatrice: Leonard Fu (Allemagne)

Photo: Rostami Rabet

qu’ils soient au meilleur de leur forme et qu’ils répondent présent au moment décisif.

C’est en tous cas ce que Béatrice souhaite à Leonard Fu. Ce violoniste de 26 ans avait déjà participé à l’édition 2019 du CMIM. Ses intérêts musicaux varient considérablement, du jeu historique à la création d’œuvres de compositeurs contemporains, un atout non négligeable au moment d’interpréter la pièce imposée : L’inconnu.e bouleversant.e pour violon solo de la compositrice canado-américaine Luna Pearl Woolf. « Je suis admirative de son interprétation de la Chaconne de Bach. Leonard Fu dit des choses nouvelles avec un morceau qui a pourtant été joué et rejoué inlassablement en concert ou sur disque. »

Projection : 2e prix (Béatrice)

Parmi les candidats qui, selon elle, pourraient créer la surprise, Claire Bourg (États-Unis). « Dans Ia Sonate pour violon solo d’Ysaÿe, elle a un contrôle d’archet et une égalité du son remarquables sur les notes tenues. Elle a 28 ans et est donc proche de son dernier concours. Elle voudra certainement tout donner. » Yesong Sophie Lee (États-Unis). « Son interprétation de la Tzigane de Ravel est renversante. Elle a le goût du risque et c’est beau à voir. Elle pousse l’intonation jusqu’à la limite pour créer des sonorités folkloriques. Avoir cette audace à 20 ans, c’est absolument remarquable. »

Le choix de Rasha: Zhixin Zhang (Chine)

Deux autres candidats ont les faveurs de Rasha Masalkhi : Zhixin Zhang (Chine), pour la variété de son répertoire et sa capacité à passer aisément d’un caprice de Paganini à une chaconne de Bach ou encore à une sonate de Beethoven; Dongyoung Jake Shim (Corée du Sud), enfin, pour son interprétation remarquable de la musique de Bach. Pas étonnant pour ce violoniste qui a remporté, en 2020, le premier prix ainsi que le prix Bach au Stulberg International String Competition et s’est déjà produit dans divers festivals de musique de chambre. « Il est un magnifique chambriste, reconnaît Béatrice Cadrin. Dans une sonate de Beethoven, il a capté mon attention dès les trois premières notes. »

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