Démonstration de moniteurs de studio : 3 choix abordables!

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Le choix des bons moniteurs est essentiel pour votre studio personnel. Nous avons comparé trois paires de moniteurs d’un prix raisonnable, entre 1000 et 1500 dollars. Les trois modèles sont des haut-parleurs amplifiés, ce qui signifie que l’amplificateur est inclus.

Nous nous sommes concentrés sur leur son et avons constaté que chaque modèle a sa « couleur » ou sa « tonalité ». Gardez à l’esprit que vos oreilles s’habitueront à n’importe quel modèle décent et que vous pourrez apprendre à travailler avec n’importe lequel d’entre eux. Pour la comparaison, nous avons utilisé une variété de musique classique et de jazz, notamment Miles Davis, Jordi Savall, Anner Bylsma et Ensemble Arion (voir la liste ci-dessous).

De gauche à droite : Les moniteurs de studio Focal, Genlec et Neumann (Photo par Karim Blondy)

Focal Alpha 65 (1,060 $)

Les Alpha 65 de Focal, une marque française appréciée des ingénieurs, sont les moins dispendieux de ce test. Bien qu’ils soient les plus grands, ils n’ont pas plus de basse que les deux autres, mais les Focal ont la meilleure basse et la plus naturelle, quelle que soit la musique jouée.

Dans l’ensemble, ils ont un son agréable et excitant; le champ stéréo est large et il y a définitivement un facteur « wow » en les écoutant. Les Focal ont probablement un boost dans les hautes-moyennes qui crée ce son excitant, mais cela peut aussi causer une fatigue auditive et rendre les haut-parleurs quelque peu agressifs. Après une heure d’écoute, je me suis rendu compte que mes oreilles commençaient à se fatiguer de ce son hyperactif.

Lorsqu’on écoute de la musique enregistrée dans un grand espace, les Alpha 65 font vraiment ressortir le son de l’endroit, de sorte que la réverbération de la musique s’entend vraiment. Cependant, dans les enregistrements de Jordi Savall, où la réverbération est déjà très présente, les Alpha 65 ont semblé l’éxagérer, la rendant un peu excessive. Avec les suites pour violoncelle d’Anner Bylsma, le son sur-accentué n’a pas fonctionné non plus, car il a fait ressortir des bruits de violoncelle désagréables, mais sur d’autres enregistrements baroques, les Focal ont restitué les détails fins et les subtilités de l’enregistrement. La profondeur de champ de ces enceintes était excellente et particulièrement audible dans les enregistrements mono de Miles Davis; malgré le son monophonique, les Focal ont restitué beaucoup de profondeur, ce qui manquait aux autres concurrents. www.focal.com

Neumann KH80 DSP (1,400 $)

Les KH80, du fabricant allemand de microphones Neumann, sont beaucoup plus petits et n’ont pas un son aussi spectaculaire que les Focal. Ils sonnent un peu étouffant ou « boxy » lorsqu’on écoute le trio de jazz Medeski Martin and Wood, dont la basse est très présente. Cela peut être dû à leurs évents basse-reflex, que l’on trouve couramment sur les haut-parleurs de petite taille pour augmenter leur réponse dans les basses, mais qui peuvent provoquer des résonances à certaines fréquences, d’où ce son étouffant.

Les Neumann ont été mes préférées sur les suites de violoncelle d’Anner Bylsma, car les fréquences moyennes (trop) accentuées des enceintes mettaient bien la musique en évidence et la réverbération était clairement audible. La basse était plus agréable ici que dans les Focal. Dans un enregistrement qui a déjà beaucoup de réverbération, de médiums et d’aigus, les KH80 sont un peu agressifs et ne flattent pas non plus la musique de Jordi Savall; non seulement il y a des résonances dans les graves, mais les médiums sont aussi légèrement abusifs. Ce n’était pas le cas sur un enregistrement de Telemann qui est probablement plus équilibré; les KH80 ont bien fait ressortir les détails. Sur l’enregistrement mono de Miles Davis, les enceintes avaient une belle profondeur et les aigus semblaient ouvrir le son, presque en stéréo. Le groupe semblait proche, peut-être parce que les médiums aigues du Neumann semblaient quelque peu similaires à celles des Focal. www.neumann.com

Genelec 8020 (1,500 $)

Le fabricant finlandais Genelec fabrique des moniteurs qui sont omniprésents dans le monde des studios professionnels. Ses 8020 sont les haut-parleurs les plus onéreux de ce test. Leur taille est similaire à celle des Neumann, mais leur son est plus sombre que celui des autres modèles testés. En écoutant Medeski Martin et Wood, il est apparu que les 8020 et les KH80 étaient assez similaires, mais que les 8020 avaient moins de graves – malheureusement, au point que les cymbales et la réverbération disparaissaient presque.

De même, avec l’enregistrement de Jordi Savall, la réverbération était presque perdue; les instruments donnaient l’impression d’être dans la pièce avec moi plutôt que dans l’immense salle audible dans les autres haut-parleurs. L’enregistrement de Telemann a semblé un peu fade (mais naturel); cependant, le clavecin n’a pas réussi à ressortir dans le mixage, en raison du manque d’aigus. Avec Anner Bylsma, le violoncelle était très en arrière et légèrement emphatique, les enceintes ne flattait pas vraiment la musique. Comme on pouvait s’y attendre, les enregistrements mono de Miles Davis sonnaient mono et maigres; le groupe était un peu éloigné et collé en boule. Parce qu’il n’y a pas de facteur « wow » et que les hautes fréquences ne sont pas trop accentuées, les 8020 ont probablement la sonorité la plus naturelle et la moins fatigante des trois, mais elles peuvent rendre tout un peu terne. www.genelec.com

Traduction par Charles Angers

Enregistrements utilisés

– Medeski Martin and Wood : Friday Afternoon in the Universe
– Miles Davis : Birth of the Cool
– Jordi Savall, Pedro Estevan : La Lira d’Esperia
– Arion Ensemble : Telemann Tafelmusik
– Anner Bylsma : Suites pour violoncelle de Bach