Reportage | Des Prix Opus 2024 marqués par la nouveauté

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Le 4 février dernier avait lieu le 27e gala des Prix Opus du Conseil québécois de la musique (CQM) à la Salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal. Plusieurs nouveautés et faits marquants sont à souligner, à commencer par la participation de l’ensemble Collectif9 comme orchestre de circonstance. C’était la première fois, de mémoire, que l’événement annuel était rythmé à ce point par le jeu de musiciens, que ce soit au-devant ou à l’arrière de la scène.

Le Prix Hommage de cette édition a été remis à Isolde Lagacé pour l’ensemble de sa carrière en tant que gestionnaire d’organismes culturels. Tout un symbole. En plus de recevoir son prix à l’endroit même où elle avait assisté, plus jeune, aux prestations de sa mère organiste à l’Église Erskine and American et exercé ses fonctions de directrice générale et artistique de la désormais salle Bourgie, elle avait été brièvement directrice du même CQM (1998-2000). Le 8 janvier 1998 exactement, Mme Lagacé annonçait d’ailleurs les nominations de sa première remise de prix d’excellence, qu’elle avait elle-même baptisés prix Opus. Les Violons du Roy, la Société de musique contemporaine de Montréal, l’Opéra de Montréal et l’étiquette Analekta étaient revenu le plus souvent parmi les 20 catégories en lice.

Les temps ont changé, le nombre de catégories s’est agrandi jusqu’à 30 afin de témoigner de la variété des musiques et de la diversité des approches aujourd’hui, mais certaines choses demeurent. Les Violons du Roy remportent deux nouveaux prix dans la catégorie Concerts de l’année (Musiques médiévales, de la Renaissance, baroque et Répertoires multiples, respectivement). Le Quatuor Molinari repart avec trois prix (Concert de l’année et Album de l’année – Musiques moderne, contemporaine, auxquelles s’ajoute celui de Directrice artistique de l’année, remis à la violoniste Olga Ranzenhofer), ce qui porte le nombre de ses récompenses à 28, plus que le nombre d’éditions des prix Opus.

De son côté, Joane Hétu, des Productions SuperMusique, a été la plus surprise de recevoir un prix Opus pour le Concert de l’année – Musiques actuelle, électroacoustique, son premier à titre personnel. « Mautadine! » s’est-elle écriée, devant un public hilare, alors que Jocelyn Lebeau lui demandait quel était le mot qui correspondait le mieux, selon elle, à la remise de son prix. En préambule, l’animateur, qui revenait pour une troisième année d’affilée, avait prévenu qu’il poserait la question à (presque) tous les lauréats, une des autres nouveautés de ce 27e gala. Les réponses ont été étonnamment variées : « Pandémie », « Lumière », « Renaissance », « Découverte », « Communauté », « Accessibilité »… et l’inévitable « Merci ».

Katia Makdissi-Warren a quitté exceptionnellement son domicile en forêt, dans cette nature qui continue de l’inspirer au jour le jour, comme elle le dit si bien elle-même, et est venue récolter le prix de la Compositrice de l’année. Son ensemble Oktoecho a été également mis à l’honneur par le jury pour son projet de concert Transcestral – Rencontre soufie et autochtone, réalisé en décembre 2022.

Toujours dans la catégorie Musiques du monde, le gala des prix Opus a été l’occasion de découvrir le trio Les Arrivants et son album Home. Constitué seulement depuis la pandémie, cet ensemble est né de la rencontre entre le bandéoniste argentin Amichai Ben Shalev, du percussionniste d’origine iranienne Hamin Honari et de l’oudiste arabe Abdul-Wahab Kayyali. Ce dernier a résumé le sens de ce prix en un mot : accueil. Il a ensuite tenu des propos inspirants sur la tolérance et l’ouverture à toutes les cultures du monde, sans jugement.

Enfin, mentionnons le jeune et dynamique duo Stick & Bow, formé de Krystina Marcoux au marimba et de Juan Sebastian Delgado au violoncelle, qui s’est mérité le prix d’Interprète de l’année et celui du Rayonnement à l’étranger. Il succèden ainsi au pianiste Bruce Liu qui avait également remporté les deux prix l’an dernier.

Pour la liste complète des lauréats, voir le communiqué sur notre site web https://myscena.org/fr/newswire/communique-laureats-et-laureates-de-la-27e-edition-du-gala-des-prix-opus/

 

 

 

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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