[Reportage] CMIM: La finale du volet Mélodie

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Dimanche 5 juin était une date à inscrire à l’agenda pour toutes et ceux qui aiment le répertoire de mélodies. Toujours à la salle Bourgie, le CMIM accueillait les trois finalistes de cette catégorie, le baryton Bryan Murray ainsi que les sopranos Harriet Burns et Meredith Wohlgemuth. Le public, y compris plusieurs plusieurs candidats du concours, était venu nombreux assister à la prestation de ces trois jeunes chanteurs prometteurs.

Bryan Murray a été le premier à s’élancer. Contrairement à ses deux autres concurrentes qui ont offert un florilège de chansons, le baryton américain a fait le choix de présenter des cycles de mélodies de trois compositeurs différents, ce qui a donné l’impression d’un programme long et plus austère. Vocalement, il nous a charmé par ses pianissimos et ses passages mezza voce. En revanche, quand la partition nécessitait plus de volume et d’intensité, notamment dans les Romances de Rachmaninov, M. Murray est apparu plus tendu. Son chant était athlétique, mais il lui manquait de la souplesse et de la brillance.

Harriet Burns et Meredith Wohlgemuth ont, elles, fait ressortir à merveille leur tempérament artistique, mais dans des styles très différents. Chez Harriet Burns, le plaisir de chanter était palpable et la communication avec le public semblait vitale. Son point faible: la diction dans une langue qui ne soit pas l’anglais ou l’allemand. Son atout : le pianiste Ian Tindale – peut-être le meilleur du concours – qui forme avec elle un formidable duo d’interprètes.

Meredith Wohlgemuth, elle aussi, est une artiste dans l’âme, mais davantage tournée vers l’intérieur. Elle semblait chanter sans le moindre effort et pourtant sa voix pleine de couleurs emplissait la salle. Sa diction, plus soignée, lui donne un autre avantage sur Harriet Burns dans l’optique du premier prix. Son point faible: une interprétation d’abord pour soi-même. Son point fort: ses qualités vocales intrinsèques.

Rendez-vous le 9 juin pour l’annonce des résultats lors de la grande soirée de clôture à la Maison symphonique.

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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