Reportage | CMIM 2023 : Songha Choi fait un carton, Udovychenko remporte le 1er prix

0

Après les débuts remarqués des trois premiers finalistes du Concours musical international de Montréal, le 3 mai dernier, la Maison symphonique accueillait, le lendemain, les trois autres candidats à la victoire dans la catégorie Violon. Et, pour la seconde fois, Rafael Payare a fait l’honneur de sa présence à la direction de l’Orchestre symphonique de Montréal, devenant au passage le premier chef titulaire dans l’histoire de l’institution à accepter de participer au CMIM. Au programme, le Concerto no 2 en sol mineur de Prokoviev, interprété par SongHa Choi (Corée du Sud), le célèbre Concerto en ré majeur de Tchaïkovski, par Soobeen Lee (Corée du Sud), et le Concerto no 1 de Paganini, par Ruslan Talas (Kazakhstan).

La première à s’élancer était donc la Sud-Coréenne SongHa Choi. La violoniste nous a plongé dans un univers assez proche de la musique de films et de variétés, notamment par un thème issu du premier mouvement qui rappelait étrangement La Vie en rose d’Edith Piaf.

Plus d’une fois, la sonorité du violon a semblé crouler sous la masse de l’Orchestre symphonique de Montréal. Néanmoins, dans le deuxième mouvement, le lyrisme et la fluidité du jeu, bien servis par l’utilisation généreuse de l’archer, ont permis à l’interprète de ressortir avec brio. Mme Choi s’est encore plus affirmée par sa fougue et sa virtuosité dans le 3e mouvement du concerto qui accordait une place plus prépondérante à l’instrument du soliste. Pour preuve, cette prestation lui a valu non pas une, mais plusieurs distinctions (voir la section « Lauréats »).

Avec le Concerto en ré majeur de Tchaïkovski, la deuxième candidate de la soirée, SooBeen Lee, était en territoire bien connu. D’emblée, elle est apparue comme une artiste accomplie, parcourant les difficultés sans effort. Capable de subtiles variations de timbres, la violoniste apportait un grand soin à l’articulation et l’éclosion de chaque note. La clarté des pizzicati à l’intérieur a donné beaucoup de relief et d’effet dramatique à son interprétation.

Enfin, le Kazakh Ruslan Talas, troisième et dernier candidat à entrer en piste, s’est attaqué à un monument de virtuosité:  le Concerto pour violon no 1 de Paganini. L’influence de l’opéra sur le style de composition pour l’instrument est manifeste. Pour l’interprète, le niveau de difficulté a parfois semblé écrasant, notamment dans les passages de doubles cordes. En revanche, M. Talas s’est illustré dans les arpèges et les gammes à la vitesse maximale. Toutefois, son élan était tel qu’il a tapé du pied à plusieurs reprises, nuisant certainement à l’appréciation du jury.

Et les lauréats sont…

1er prix:
Dmytro Udovychenko (Ukraine)

2e prix:
Songha Choi (Corée du Sud)

3e prix:
Soobeen Lee (Corée du Sud)

3 autres prix pour SongHa Choi

  • Prix André-Bachand pour la meilleure interprétation de l’œuvre canadienne imposée
  • Prix pour la meilleure interprétation d’une sonate en demi-finale
  • Prix du public

En début de soirée, l’ancienne directrice générale et artistique du CMIM, Christiane Leblanc, a été remerciée pour ses années de bons et loyaux services. Elle poursuivra son engagement en faveur de la relève musicale en tant que membre du Conseil d’Administration du CMIM, a annoncé l’animatrice de la soirée, Marie-Christine Trottier.

 

Partager:

A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

Laissez une réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.