Pour honorer le Jour de la Terre, la violoniste Marie Nadeau-Tremblay, accompagnée du violoncelliste Stéphane Tétreault et de la pianiste Chloé Dumoulin, présentait, le 22 avril dernier à la Maison de la culture Maisonneuve, un concert intitulé Memento Silva… Souviens-toi de la forêt.
Les musiciens avaient opté pour un répertoire éclectique allant du baroque au contemporain en passant par les Romantiques. À cela s’ajoutaient des compositions néoclassiques de William Kraushaar, également auteur des animations vidéo projetées sur grand écran à l’arrière de la scène.
Chaque interprétation, en solo, en duo ou en trio, nous connectait un peu plus à la nature profonde, peuplée d’oiseaux, d’insectes et de mammifères. Quelques dessins signés Marie Nadeau-Tremblay et images fixes étaient intercalés entre deux séquences, ce qui permettait au public de focaliser davantage son attention sur la musique. En revanche, la vue d’un loup en train de déchiqueter sa proie avait de quoi perturber l’écoute.
On connaît Stéphane Tétreault en partie pour ses collaborations avec d’autres artistes, notamment Valérie Milot autour du spectacle Transfiguration. Là encore, il a fait parler ses talents de duettiste grâce à une très grande écoute et un dosage subtil du timbre. On a pu l’apprécier seul dans Le cygne de Saint-Saëns, mais c’est dans les duos avec la violoniste que l’alchimie a le plus opéré.
Déjà lauréate de deux prix Opus, récompensée d’une nomination aux Junos pour son album Basta parlare! avec son ensemble Les Barocudas, Marie Nadeau-Tremblay a brillé dans une Fantaisie virtuose de Telemann pour violon seul, malgré une amplification avec micro qui faisait entendre le moindre effleurement d’archet.
Le piano, lui aussi, était amplifié. Chloé Dumoulin a interprété Piano-soleil de Denis Gougeon de manière fluide, avec ses temps forts et ses moments de douceur, mais la présence du micro propulsait toutes les nuances au premier plan, sans donner à la musique le relief qu’elle méritait.
Le trio a particulièrement excellé par sa musicalité et son sens du dialogue, au grand bonheur du public assis à toutes les tables du parterre. Saluons, à ce propos, les compositions de William Kraushaar, empreintes d’une grande sensibilité. Grâce à leur langage musical accessible, sans prétention, et au lien qu’elles tissaient occasionnellement avec l’image, elles ont certainement contribué à l’originalité de la formule de concert et au sentiment de proximité qui émanait de la scène.
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