École-Atelier Bruand: La passion de la lutherie

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Les années post-pandémiques n’ont pas été faciles pour la Lutherie-guitare Bruand. Le directeur général, Pier Bergeron,retrouve aujourd’hui le sourire, non
seulement pour la rentrée scolaire qui s’annonce, mais pour des projets à plus long terme qui pourraient redéfinir la formation offerte à cette école-atelier, en partenariat avec le Cégep du Vieux Montréal.

« On a le bonheur cette année d’avoir atteint 21 candidats admis, dans le cadre du diplôme d’études collégiales en techniques des métiers d’art. On reprend un rythme qu’on n’avait pas connu depuis 9 ou 10 ans. C’est très positif à la fois pour les employés et pour les étudiants, mais aussi pour toute la communauté de lutherie-guitare. Quand on est une cohorte plus grande, une dynamique s’installe, très favorable au fonctionnement de l’école. Notre atelier s’est enrichi de nouveaux membres du personnel. De plus, on est censé recevoir 6 candidates à la prochaine session, un record. On n’atteindra peut-être jamais l’équité homme-femme, mais ça change positivement la dynamique du groupe. Celles qui sont passées par l’école depuis les 15 dernières années ont souvent été très performantes. Ça améliore l’atmosphère et l’attitude des étudiants au chapitre de leurs travaux, de leur approche, de leur rigueur aussi. »

Pier Bergeron attribue ce succès d’équipe en publicité et marketing ainsi qu’au travail de représentation de l’école comme au festival de la lutherie à Kinsbury ou le festival international de la guitare en Abitibi. « On va sur place pour démontrer ce qu’on a à offrir à la population et aux éventuels candidats en particulier. C’est un métier de passion. Je suis moi-même allé en France l’an dernier pour participer à des événements, dont le Salon européen de l’Éducation à Paris. Conséquence : nous avons de plus en plus de Français. Encore là, ça monte la barre un peu plus haut, ça entraîne une forme d’émulation. »

Presque tous les enseignants à l’école Bruand sont des luthiers professionnels, y compris Pier Bergeron. « On a ici un bagage expérientiel phénoménal. Chaque année, nos finissants ont la chance de montrer leurs créations à des musiciens professionnels dans le cadre de congrès ou d’expositions, notamment aux États-Unis. Beaucoup de gens là-bas m’ont dit qu’ils n’avaient jamais vu des luthiers, à leur âge, avec une telle dextérité manuelle. »

Seulement deux collèges dans la province peuvent dispenser des cours en métiers d’art : le Cégep du Vieux Montréal et le Cégep de Limoilou. Pour Pier Bergeron, malgré toutes les pressions administratives et gouvernementales, c’est un enjeu de préservation vital.

Pendant ce temps, plusieurs acteurs du milieu des métiers d’art s’activent pour faire émerger un Quartier des artisans en plein cœur de Montréal. Une présentation devant la Commission de l’Office de consultation publique de la Ville de Montréal a déjà été faite par M. Bergeron lui-même. « C’est un projet collectif auquel je crois profondément. La culture est l’empreinte digitale des communautés sur la planète. Elle fait partie d’un niveau élevé d’identification des sociétés. »

www.bruand.com

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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