Critique | Le Gala des Prix Opus nous réserve encore des surprises

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Le 28e Gala des Prix Opus a eu lieu le 2 février dernier à la Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal. En 2 heures et demie, sept segments se sont succédé, incluant prestations musicales et entrevues pour un total de 32 distinctions remises aux artistes du milieu musical pour leurs réalisations au cours de la saison 2023-2024. Un nouveau record.

La compositrice Marianne Trudel et le directeur du Festival international de musique actuelle à Victoriaville, Michel Levasseur, ont été particulièrement mis à l’honneur. Mme Trudel s’est vu décerner le prix de l’album jazz de l’année et celui de la compositrice de l’année tandis que M. Levasseur a obtenu le Prix Hommage pour l’ensemble de son action au service des musiques improvisées. Ces récompenses étaient accompagnées de la diffusion de vidéos face caméra qui ont ravi le public grâce à leur dose d’humour. 

De manière plus inattendue, le chef Pascal Germain-Berardi s’est vu propulser à l’avant-plan. Il est monté sur scène pour recevoir le prix de l’Evènement musical de l’année (Basileus, produit par Temps Fort), mais également pour diriger son orchestre Forestare en ouverture et en fermeture de cérémonie. Cet ensemble dynamique de 13 musiciens a débuté par un arrangement d’Une petite musique de nuit d’été du compositeur québécois Denis Gougeon (lauréat de la Création de l’année pour Spassiba Yuli). Il avait ensuite la tâche de créer un fond sonore pendant les nombreux mouvements de va-et-vient. Collectif9 en avait fait de même l’an dernier, de manière plus convaincante. Il semblerait qu’un orchestre de guitares seules (et une contrebasse), même en surnombre, résonne moins bien qu’un ensemble de 9 instrumentistes à cordes.  

Parmi les prestations musicales, mentionnons les trois duos de musique traditionnelle dans des instrumentations différentes (musiques mixtes, voix, percussions). Ils ont partagé la scène au même moment et naturellement mis en lumière un répertoire musical qui d’habitude ne capte pas aussi souvent l’attention. Au programme, la pièce Tenant mon frère d’Alphonse Morneau par Cédric Dind-Lavoie et Dâvi Simard, les Trois beaux garçons par Nicolas Boulerice et Frédéric Samson, et enfin Le Cyclone d’Isidore Soucy par Alexis Chartrand et Nicolas Babineau. En guise de conclusion, Forestare a livré un arrangement du 3e mouvement du Concerto brandebourgeois no 3 de Jean-Sébastien Bach, un choix surprenant qui ne rendait pas tout à fait justice aux couleurs de l’œuvre originale. 

Animateur de l’événement pour la 4e année consécutive, Jocelyn Lebeau a démontré qu’il maîtrisait de plus en plus son sujet et le nom des personnes du milieu qu’il devait interroger. Il était secondé exceptionnellement par le directeur général du Conseil québécois de la musique, Dominic Trudel, chargé des entrevues avec les représentants des principaux partenaires financiers tels que le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des arts de Montréal et La Fabrique culturelle de Télé-Québec.  

Pour la liste des lauréats, visitez le www.prixopus.com

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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