Critique de disque | XIX – The Golden Duets Fedorova & Takser Piano Duo

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Les deux complices Daria Fedorova et Ilya Takser, tous deux diplômés du Conservatoire de musique de Montréal, forment un duo de pianistes dynamique qui parcourent le Canada. Partenaires à la vie comme à la scène, ils présentent un répertoire original d’œuvres pour piano quatre mains, allant de la Sicilienne de Bach—leur propre transcription à quatre mains—au compositeur canadien David McIntyre, né en 1950, en passant par Schumann, Brahms, Debussy et plusieurs grands noms de la musique pour piano.

L’album nous enveloppe d’emblée dans le romantisme charmant et généreux d’Edward MacDowell, donnant ainsi le ton à l’ensemble des pièces originales et transcriptions du duo. Vous n’avez probablement jamais entendu une interprétation aussi romantique de Bach… Qu’importe ce que disent les puristes, les musiciens nous offrent ici un moment d’émotion poignante. Les compositions de McIntyre apportent, elles, une touche de modernité bienvenue au tableau. La Petite Suite de Debussy, dans toute sa fraîcheur, fait apprécier non seulement l’excellente alchimie du duo, mais aussi la délicatesse et la vivacité du phrasé. Un pur bonheur !

C’est encore le charme et la fougue qui animent les Quatres Polonaises de Schubert, marquées par des rythmes bondissants. De toute évidence, Fedorova et Takser ont le souci de proposer une diversité de caractères d’un compositeur à l’autre, étant aussi à l’aise dans les élans virtuoses que dans des morceaux plus intimes comme c’est le cas du Poco Andante de Brahms. On pourrait s’étonner que les deux extraits des Danses hongroises de ce compositeur, incluant le célèbre Allegro de la cinquième, ne soient pas enchaînés l’un après l’autre. Il faut voir dans ce choix l’intention d’offrir une expérience d’écoute comme on en trouve rarement, un récit avec ses moments de tempête et d’accalmie, de peine et de joie. À noter aussi quelques morceaux interprétés avec beaucoup d’humour et de malice, notamment l’Écossaise no 3 de Chopin, ce qui contribue grandement à créer un lien avec l’auditoire. Une vraie réussite, tant sur le plan conceptuel que musical ! 

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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