Critique | Concert d’ouverture de l’OSM: Rafael Payare imprime déjà son style

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C’était officiellement le premier concert de la première saison de Rafael Payare à la tête de l’Orchestre symphonique de Montréal. Et pour une première, le chef vénézuelien nous avait concocté un programme très bien ficellé. Signe avant-coureur de beaux programmes de concerts en perspective? L’avenir nous le dira.

Le 15 septembre, l’OSM interprétait en première mondiale une création de Thomas Larcher, intitulée simplement Time, en présence du compositeur; une co-commande de l’OSM, du San Diego Symphony, de la NDR Radiophilharmonie, du Tonkünstler-Orchester et du Netherlands Philharmonic Orchestra. Beaucoup d’acteurs réunis pour une œuvre grandiose qui partageait de nombreux points communs avec l’autre œuvre au programme de la soirée: la Symphonie no 2  en do mineur, dite « de la Résurrection », de Gustav Mahler. Impressionnante masse sonore, emploi d’une pleine section de contrebasses et de trois percussionnistes, images musicales très évocatrices, passages semblables aux grandes partitions composées pour le cinéma, d’autres passages à haute friction avec des accords de septième dimininués insistants, usage de gammes étirées sur plusieurs mesures qui donne une impression de forte magnitude… le parallèle avec le magnum opus de Mahler était évident.

Compte tenu du nombre d’instrumentistes et de choristes présents sur scène, la Symphonie no 2 avait tout d’une célébration de la musique classique. Le summum de l’œuvre a été évidemment son mouvement final, à partir du moment où les sections de cuivres ont retenti seuls en majesté et, quelques temps après, que les voix triomphantes du chœur se sont joints à celles des solistes. La soprano Dorothea Röschmann a fait admirer sa voix de wagnérienne, pleine de lyrisme et extrêmement puissante face au volume de l’orchestre, tandis que la mezzo-soprano Karen Cargill nous a charmé par la rondeur et la douceur de sa voix dans la mélodie du quatrième mouvement.

À n’en pas douter, une soirée qui marquait de la plus belle des façons les débuts officiels d’un Rafael Payare bondissant devant l’extraordinaire assemblée de musiciens.

Deux autres représentations sont prévues ce vendredi 16 (19h30) et samedi 17 septembre (14h30). Pour vous procurer des billets, visitez le www.osm.ca

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A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

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