Critique CD | Hommage à François Dompierre (Atma Classique, 2023)

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Hommage à François Dompierre
Louise Bessette, piano; François Dompierre, compositeur et piano
ATMA Classique, 2023

On a rarement l’habitude d’entendre Louise Bessette dans ce registre. Pour célébrer les 80 ans de François Dompierre, la pianiste nous offre des arrangements de musiques de film et plus encore qui ont fait la réputation du compositeur québécois, lui-même pianiste. « La plupart sont des réductions pour piano […]; d’autres, des adaptations d’improvisations radiophoniques. Quelques-unes enfin ont été spécialement écrites pour elle et lui sont dédiées », précise l’auteur dans le livret de l’album. Parmi ces pièces inédites, mentionnons Entre mer et chanterelles, écrite en l’honneur de son ancien professeur d’analyse musicale Gilles Tremblay et enregistrée pour la première fois, ainsi que La beauté du diable dans un arrangement pour piano destiné à l’interprète.

L’album s’ouvre sur un thème et variations d’après la bande originale du film L’âme à la tendresse. D’emblée, Louise Bessette démontre son aisance technique et fait ressortir toute la texture romantique de la composition. Un bonheur d’occasion a ceci de particulier qu’il est un duo avec nul autre que le compositeur. François Dompierre improvise librement une mélodie dans le registre supérieur, tandis que le jeu de Louise Bessette sert principalement de point d’ancrage par un rythme réglé comme une horloge. Avec son charme caractéristique, c’est certainement l’une des pièces les plus jazz de l’album. L’autre duo intervient à la piste no 4, Le temps qui fuit, où le thème haendélien laisse bientôt place à deux variations quelque peu imprégnées du style impressionniste d’un Debussy (à écouter justement, quelques pistes plus loin, l’Évocation ravélienne). Ce plaisir de détourner avec délectation la « grande » musique, comme certains l’appellent, se retrouve dans Facéties sur un prélude de Bach. L’influence jazz confine ici à la musique contemporaine. La Sonatine pour Anna, tel un pastiche, demeure dans un style d’inspiration mozartienne et offre encore une autre facette de l’œuvre de Dompierre. Le reste de l’album, souvent mélancolique, vous charmera tout autant.

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