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George Frideric Handel: Messiah
Ensemble Caprice, Ensemble Vocal Arts-Québec; Matthias Maute, chef; Karina Gauvin, soprano
Leaf Music, 2021
Le nouvel enregistrement de l’Ensemble Caprice conjointement avec l’Ensemble Vocal Arts-Québec, sous la direction de Matthias Maute, est sorti sur l’étiquette Leaf Music. Une œuvre de Jaap Nico Hamburger pour commencer, une de Matthias Maute lui-même pour conclure et, en plat de résistance, plusieurs extraits du Messie de Haendel.
On peut en effet parler d’extraits tant cet album omet des numéros essentiels de ce chef-d’œuvre. À commencer par les airs de solistes, la soprano Karina Gauvin ayant été la seule à avoir été socialisée. Et même parmi les airs de soprano, “How beautiful are the feet of man” manque à l’appel.
La voix et le timbre voluptueux de Karina Gauvin sont d’abord mis en valeur dans “Rejoice greatly”, morceau tout en lyrisme et en virtuosité. C’est avec ces mêmes atouts que la chanteuse aborde ensuite “I know that my Redeemer liveth”. Pourtant, le caractère de la musique ne se prête pas autant à ce genre de profusions. On aurait aimé l’entendre dans un style plus proche du répertoire baroque avec moins de lyrisme et moins de vibrato qui donne ici à la voix une trop grande épaisseur.
Du côté de l’Ensemble Vocal Arts-Québec, chaque pupitre des sopranos, altos, ténors et basses se montre précis dans les nombreux mélismes qui parcourent l’oratorio de Haendel, notamment dans “He shall purify”. Peu de voix individuelles ressortent, ce qui garantit au chœur un son homogène. Toutefois, dans “Worthy is the lamb” et le “Amen”, une voix de ténor surgit du lot de manière insistante et, pour ne rien arranger, celle-ci ne possède malheureusement pas une technique de chant classique aussi affûtée que les autres.
Pour le reste, parler de l’Ensemble Caprice revient à parler des choix d’interprétation de Matthias Maute qui, plus d’une fois, nous surprend agréablement par son originalité. Le célèbre “Hallelujah”, pourtant déjà entendu mille fois auparavant, bénéficie ici d’une approche quelque peu différente. L’articulation même du mot diffère de beaucoup d’autres versions, mettant une emphase particulière sur la troisième syllabe. Une écoute certainement rafraîchissante ! La même chose peut être dite du choeur “All we like sheep”, très énergique, tout comme “Surely He hath borne our griefs” et son rythme de double-pointes à la française.
En ce qui concerne les deux œuvres contemporaines, très hétéroclites aux côtés du Messie de Haendel, Hope and Belief de Jaap Nico Hamburger offre un curieux mélange de discours tonal et de dissonances marquées. De plus, l’abondance de silences et de ruptures ne donne pas à la musique le souffle nécessaire pour que celle-ci se déploie librement. On préfère davantage O magnum mysterium de Matthias Maute, œuvre intéressante qui nous inonde de plusieurs vagues de musique et nous charme par la rondeur des voix du chœur.
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