Critique CD | Breathe (Deutsche Grammophon, 2024)

0

This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)

100%
100%
  • Atma Classique
    5
  • User Ratings (0 Votes)
    0

Breathe
Hera Hyesang Park, soprano, Emily D’Angelo, mezzo-soprano; Orchestre et chœur du Théâtre Carlo Felice; Jochen Rieder, chef
Deutsche Grammophon, février 2024

La soprano sud-coréenne Hera Hyesang Park, deuxième prix et lauréate du prix du public au Concours international de Montréal en 2015, nous revient avec son deuxième album, Breathe, paru chez Deutsche Grammophon. Son premier disque, I am Hera, donnait déjà à son choix musical un ton très personnel. Elle choisit ici de conjuguer l’ancien et le nouveau, des classiques de Rossini, Verdi, Massenet et Delibes aux œuvres de compositeurs contemporains, notamment de la Canadienne Cecilia Livingston.

Enregistré à Gênes, en Italie, en compagnie de l’Orchestre et chœur du Théâtre Carlo Felice, sous la direction de Jochen Rieder, l’album s’ouvre sur une pièce éthérée de Luke Howard. La douceur et le caractère planant de la musique font place tout naturellement à la beauté et la plénitude vocale dans l’aigu qui mettent l’interprète en valeur. Du deuxième mouvement de la Symphonie des chants plaintifs de Górecki, on passe à l’ampleur majestueuse d’In Trutina de C. Orff, puis à un duo romantique extrait de Hänsel et Gretel avec la mezzo-soprano Emily D’Angelo, également ancienne lauréate du CMIM. La transition entre chaque pièce est bien pensée et le charme de la voix cristalline de Mme Park opère à coup sûr.

Le croisement des deux voix de sopranos dans le mouvement central de Breathe Alone de Livingston, une œuvre que la chanteuse a elle-même créée à Carnegie Hall en mars 2023, offre un autre moment de beauté. Tout indique qu’il s’agit d’un duo avec elle-même, grâce à la magie de l’enregistrement en studio. La seconde partie de l’album paraît plus lyrique, plus dramatique aussi, par le choix des morceaux issus du grand répertoire. La voix suit ce changement de ton en étant plus étoffée, vibrante et virtuose, mais sans donner nécessairement plus d’émotion.

Playlist

This page is also available in / Cette page est également disponible en: English (Anglais)

Partager:

A propos de l'auteur

Justin Bernard est détenteur d’un doctorat en musique de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la vulgarisation musicale, notamment par le biais des nouveaux outils numériques, ainsi que sur la relation entre opéra et cinéma. En tant que membre de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), il a réalisé une série de capsules vidéo éducatives pour l’Orchestre symphonique de Montréal. Justin Bernard est également l’auteur de notes de programme pour le compte de la salle Bourgie du Musée des Beaux-Arts de Montréal et du Festival de Lanaudière. Récemment, il a écrit les notices discographiques pour l'album "Paris Memories" du pianiste Alain Lefèvre (Warner Classics, 2023) et collaboré à la révision d'une édition critique sur l’œuvre du compositeur Camille Saint-Saëns (Bärenreiter, 2022). Ses autres contrats de recherche et de rédaction ont été signés avec des institutions de premier plan telles que l'Université de Montréal, l'Opéra de Montréal, le Domaine Forget et Orford Musique. Par ailleurs, il anime une émission d’opéra et une chronique musicale à Radio VM (91,3 FM).

Laissez une réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.