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Mardi 12 septembre, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) lance sa 90e saison en offrant au public deux chefs-d’œuvre de la musique du XXe siècle. Rafael Payare, qui inaugure quant à lui sa 3e saison à la baguette de l’OSM, dirige la Messe glagolitique de Janáček et Le sacre du printemps de Stravinsky.
Le grand orgue Pierre-Béique de la Maison symphonique, dont on fête le 10e anniversaire, est à l’honneur, notamment dans la première œuvre au programme qui comporte un mouvement entier pour orgue solo. L’organiste en résidence de l’OSM, Jean-Willy Kunz, fera parler sa virtuosité, sur les hauteurs, pendant que la soprano Camilla Tilling, l’alto Rose Naggar-Tremblay, le ténor Ladislav Elgr et la basse Matthew Rose formeront le quatuor de solistes vocaux, aux côtés de l’orchestre.
Lors de la Virée classique, le public a pu déjà voir Payare diriger l’OSM à l’approche de la nouvelle saison et constater l’état de forme des musiciens. Parmi les 26 concerts de cette 10e édition, beaucoup de beaux et de grands répertoires symphoniques!
16 août : Promenade au musée sur des airs d’opéra
Les musiques d’Amérique latine, au programme du concert d’ouverture de l’an dernier, ont laissé place à de célèbres extraits d’opéras et aux non moins célèbres Tableaux d’une exposition de Mussorgski, dans une orchestration grandiose de Ravel. Quelques problèmes techniques ont émaillé cette soirée : la captation sonore n’étant pas assez focalisée sur les instruments, de nombreux bruits ambiants sont parvenus jusqu’au public, sans parler des vibrations persistantes des haut-parleurs. Cela n’a empêché la mezzo-soprano Isabel Leonard d’exceller tant dans le registre vocal, par sa virtuosité, que dans le registre de l’émotion. Elle a incarné Rosina, du Barbier de Séville de Rossini, et Carmen, de l’opéra éponyme de Bizet, avec une assurance et un calme olympien caractéristiques des grands interprètes. De la même manière, dans la Carmen Fantaisie de Waxman, la violoniste Bomsori a donné l’impression que le temps lui appartenait, que la scène lui appartenait, et que le plaisir de jouer face au public guidait tous ses choix.
La seconde partie de la soirée a commencé par une charmante conversation, en apparence intime, entre Payare et Marianne Dugal, 2e violon solo associée. Une idée ingénieuse pour mieux connaître le chef, mettre en lumière les femmes et les hommes qui composent cet orchestre et, à coup sûr, donner à l’ensemble des musiciens de l’OSM une image de proximité.
Les caméras présentes sur la scène ont mis à l’honneur toutes les sections d’instruments, notamment celle des cuivres dans une œuvre aussi éclatante que Tableaux d’une exposition. On a vu tour à tour André Moisan, à la clarinette, Austin Howle, au tuba, Serge Desgagnés, aux percussions, Jennifer Schwartz, à la harpe, et le trio de trombones mené par James Box qui a fait parler sa puissance dans le finale, « La Grande Porte de Kiev. »
18 août : L’éblouissante Italie de Mendelssohn
Deux jours plus tard, Payare retrouvait l’OSM des grands soirs. Comme à son habitude, le chef s’est montré bondissant et plein de verve dès le premier mouvement de la Symphonie no 4 de Mendelssohn, une œuvre très inspirée, mais malheureusement trop peu entendue par rapport à d’autres de la même période. Après un deuxième mouvement lent et globalement lugubre, les cuivres ont redynamisé le reste de la symphonie, notamment dans le quatrième et dernier mouvement marqué par un sens dramatique et une composition polyphonique dans la lignée de Bach.
20 août : Tous en chœur avec Rafael Payare
Pour le chef vénézuélien, les derniers concerts de la Virée classique avaient une teneur très chorale. Le 20 août, à 11h30, il s’est joint à trois autres chefs de chœur pour un concert mettant en vedette le Cantique de Jean Racine et le Requiem de Fauré, deux œuvres allant souvent de pair. Elles étaient précédées par la Prière pour orgue du compositeur québécois François Morel, pièce virtuose interprété par Jean-Willy Kunz.
Fait exceptionnel, un chef d’un orchestre de premier plan était mis à égalité avec les autres, attendant patiemment son tour dans un esprit de recueillement digne du répertoire présenté ce matin-là. C’est assez rare pour être souligné et ça démontre toute l’humilité de Payare, au nom d’une même passion pour la musique. Il a dirigé l’Introit, le Kyrie, l’Agnus Dei et le In Paradisum, tandis que le reste de l’œuvre était pris en charge par Roseline Blain de la Société chorale du Plateau Mont-Royal, à Gabrielle Gaudreault de la Société hhorale de Saint-Lambert ainsi qu’à Marc-Olivier Lacroix de l’Ensemble à ContreVoix, tous ces chœurs amateurs ayant participé à l’événement.
20 août : Les célèbres Carmina Burana
Quelques heures plus tard, Payare était de retour à la Maison symphonique et avec la participation du Chœur de l’OSM pour le concert de clôture de la Virée classique : les Carmina Burana de Carl Orff. L’œuvre est aujourd’hui très répandue, mais les paroles sont souvent négligées. L’OSM, qui semble toujours mettre une dose d’originalité dans ses événements, offrait à voir le texte en surtitres. Le public découvre ainsi une jeune femme en quête d’amour. Plus tard, elle déclare à un homme : « Je te désire ardemment. » Certains passages font allusion à l’amour érotique comme d’un « jeu inlassable [des]membres, [des]bras et [des]lèvres » quand d’autres sont plus explicites : « Je me priverai pour que la Reine d’Angleterre s’allonge entre mes bras… Par l’amour virginal, je brûle tout entier »
La finesse ne fait certainement pas partie des traits caractéristiques de la partition, mais ce n’est pas un hasard si les Carmina Burana appartiennent au grand répertoire choral et symphonique. Son style tonitruant se prêtait parfaitement à un concert de clôture et c’est un peu de ce style que le public de la Maison symphonique retrouve mardi, cette fois pour le concert d’ouverture de la saison 2023-2024 de l’OSM, avec notamment l’explosive Messe glagolitique de Janáček.
Pour obtenir des billets, visitez le https://www.osm.ca/fr/concerts/le-sacre-du-printemps-par-rafael-payare/
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