Pendant plus de deux mois, du 23 juin au 23 août prochains, le Domaine Forget vivra au rythme des retrouvailles et des découvertes musicales susceptibles d’attirer la curiosité autant des connaisseurs que des novices. Le directeur artistique du festival, Mathieu Lussier, également bassoniste et chef d’orchestre, retrouvera avec bonheur Les Violons du Roy, une formation avec laquelle il entretient une relation depuis près de 30 ans et qui s’illustrera, cet été encore, dans divers programmes.
Le concert d’ouverture, le 28 juin prochain, mettra en lumière une œuvre méconnue de Sophie Gail (1775-1819), contemporaine de Carl M. von Weber et de Beethoven. « J’ai ici l’occasion de faire découvrir une compositrice qui, à ma connaissance, n’a jamais été jouée au Canada. C’est aussi la première fois en 47 ans que le festival du Domaine Forget s’ouvrira sur la musique d’une femme. En plus d’avoir eu une vie fascinante, Sophie Gail a publié ses œuvres sous son vrai nom, parmi lesquelles cinq opéras. En l’occurrence, l’ouverture de La Sérénade est éminemment accessible et en même temps complètement inconnue. C’est le genre de programmation que j’ai envie d’offrir : de la musique française, quand on le peut, et des personnalités qui ont été marginalisées par l’Histoire. »
Outre les séries de concerts jazz et les spectacles de danse, sans compter les spectacles de variétés et d’humour qui ont lieu toute l’année au domaine, M. Lussier est fier de pouvoir aussi faire un peu plus de place à la musique baroque. Le programme du 17 août, Un opéra imaginaire, vient s’ajouter aux Vêpres de la Vierge de Monteverdi (10 août) ou encore à un concert autour des Quatre saisons de Vivaldi présentés par les professeurs de l’Académie (8 août). Il s’agit cette fois d’un projet autour des opéras de Rameau, réalisé avec l’aide du directeur artistique du Centre de musique baroque de Versailles, Benoît Dratwicki, déjà présent l’an dernier à la précédente édition du festival. « C’est un florilège de 24 mouvements différents, extraits du Temple de la Gloire, Castor et Pollux, Hippolyte et Aricie, Dardanus, Les Indes galantes ou encore d’Acanthe et Céphise pour emballer à la fois nos stagiaires et notre public. »
Mentionnons enfin le retour du pianiste Alexandre Tharaud, avec Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre métropolitain (25 juillet) ainsi qu’en musique de chambre (26 juillet). « Plus que d’autres festivals, nous sommes attachés à faire de ce lieu un théâtre de rencontres, notamment par le biais de l’Académie qui accueille des artistes sur le site qui reviennent chaque année. Cela fait partie de notre ADN. Alexandre est un ami du Québec et un ami du Domaine Forget. »